Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d’un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l’année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu’elle aime mais qu’il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d’autres femmes. Que peut-il bien lui être arrivé ?

En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d’une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court.

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Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-joo

Titre original : 82년생 김지영

Traduit par Pierre Bisiou & Kyungran Choi

Editions NiL, 2020 - 206 pages - 18,50€

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✓ : Un récit coup de poing jusqu'à la dernière ligne.
L'écriture de l'autrice (et la traduction), qui nous fait lire le roman d'une traite.
Le personnage de Kim Jiyoung, ce qu'elle vit et ce que cela représente.

Merci aux Éditions NiL pour cet envoi. Kim Jiyoung, née en 1982, c'est l'histoire d'une jeune fille ayant grandi en Corée du Sud. Des tranches de vie, des moments du quotidien, nous sont racontées, nous permettant de comprendre l'impact des inégalités, de la pression et du stress, de la dépression et du harcèlement, sur la santé mentale de Kim Jiyoung.

"Le fait qu'un garçon soit numéro un, le fait que l'on débute par les garçons, le fait que les garçons soient devant les filles, demeurait tout simplement évident, naturel."

Certains faits sont connus, bien sûr, mais n'en restent pas moins rageants. L'injustice tellement ancrée dans la société, dans les familles, que se rebeller ne vient pas forcément à l'idée. Des femmes jugées moins importantes que les hommes, pas seulement par lesdits hommes... Ce récit, c'est également les prises de conscience de Kim Jiyoung, au fil des années et des situations, qui l'amènent de l'espoir à plusieurs désillusions. Décrit dans le roman, aussi, quelques mains tendues, une solidarité féminine. Une aînée donnant des conseils à sa petite sœur lors de ses premières règles ou bien une inconnue affirmant que non, ce n'est pas la faute de Kim Jiyoung si un sale type l'agresse et que les hommes bons existent. Elle avait grandi de la sorte. Avec ce refrain de tout le temps devoir faire attention, s'habiller correctement, se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses, les personnes potentiellement dangereuses. La faute était du côté de celle qui n'avait pas su percevoir le danger ni l'éviter.

De sa naissance à sa vie d'adulte, en passant par son enfance et ses années à l'école, nous suivons l'évolution de Kim Jiyoung. Les années passent, mettant en lumière la société qui évolue... à très petits pas, pour laisser une place toute relative aux filles et aux femmes. L'autrice y intègre également quelques statistiques sur les inégalités et autres.

Ah ! Cette conclusion... ces dernières phrases. Cho Nam-joo passe son message jusqu'au bout.
Ce roman est une grosse claque, un coup de poing qui a créé la polémique à sa sortie et c'est tant mieux !

En quelques mots...

Corée du Sud | De 1982 à 2016 | Enfance et éducation | Famille | Place de la Femme