

Dorian Gray est un jeune homme d'une très grande beauté. Son ami artiste peintre Basil Hallward est obsédé par cette dernière et en tire toute son inspiration. Sa fascination pour le jeune homme le mène à faire son portrait, qui se révèle être la plus belle œuvre qu'il ait jamais peinte, et qu'il ne souhaite pas exposer : « J'y ai mis trop de moi-même ». Dorian va faire la connaissance de Lord Henry, dit Harry, un ami de Basil. Conscient de la fascination et de la perversion que ce dernier pourrait avoir pour son idéal de beauté, « cette nature simple et belle », Basil demande à Lord Henry de ne pas tenter de le corrompre. Mais Dorian se laisse séduire par les théories sur la jeunesse et le plaisir de ce nouvel ami qui le révèle à lui-même en le flattant : « Un nouvel hédonisme […] Vous pourriez en être le symbole visible. Avec votre personnalité, il n'y a rien que vous ne puissiez faire ». Va naître dès lors en lui une profonde jalousie à l'égard de son propre portrait peint par Basil Hallward. Il souhaite que le tableau vieillisse à sa place pour que lui, Dorian Gray, garde toujours sa beauté d'adolescent. « Si le tableau pouvait changer tandis que je resterais ce que je suis ! ».
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Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde
Titre original : The Picture of Dorian Gray
Éditions Bibebook - lu en eBook
✗: Des longueurs, peu après la moitié.
✓ : Un classique mêlant drame et fantastique.
Un personnage principal d'abord naïf, puis égoïste, insolent, etc.
Suivre et comprendre l'influence de chacun.e.
"C'est le spectateur, et non la vie, que l'Art reflète réellement."
Dans l'optique de lire davantage de classique, j'ai choisi Le portrait de Dorian Gray, car Tibert Éditions va bientôt lancer sa campagne Ulule pour une (superbe, je n'en doute pas) version illustrée par Livia Caruso. Si je craque les yeux fermés pour les Jane Austen et sœurs Brontë, là, il me fallait lire ce classique d'Oscar Wilde avant, afin de savoir si j'allais aimer et si cela valait le coût de me faire un petit plaisir avec une belle édition.
De ce classique, je n'avais en tête que l'idée d'un personnage torturé par le temps qui passe et sa beauté, ainsi que des images de l'adaptation avec Ben Barnes dans le rôle titre. Bref, il me manquait beaucoup de détails !
Le peintre, Basil Hallward, présente (un peu contraint) son modèle - le jeune et beau Dorian Gray - à son ami Lord Henry Wotton. Les phrases alambiquées de ce dernier, qui se plaît de la main mise qu'il a sur le jeune et influençable Dorian Gray, n'en font pas un personnage attachant - sans parler de ses propos douteux sur les femmes... Oui, il essaierait d'être à Dorian Gray, ce que, sans le savoir, l'adolescent était au peintre qui avait tracé son splendide portrait. Il essaierait de le dominer, il l'avait même déjà fait. Il ferait sien cet être merveilleux. Il y avait quelque chose de fascinant dans ce fils de l'Amour et de la Mort. D'une manière générale, peu sont attachants en fait... Dorian au début, Basil parfois. Mais là n'est pas le plus grand intérêt de l'histoire.
"Dans le peu de lumière traversant les rideaux de soie crème, la face lui parut changée... L'expression semblait différente. On eût dit qu'il y avait comme une touche de cruauté dans la bouche... C'était vraiment étrange !"
Le portrait fait par Basile et les grandes théories de Lord Henry ont une grande influence sur Dorian, que nous voyons changer au fil des années. Un temps jeune et naïf, il devient amoureux et passionné, puis insensible, égoïste, (parfois) torturé par ses vices, etc. Son rapport à lui-même et à ce que dégage son portrait - de ses sentiments et choix de vie - sont au cœur du récit. Un classique qui nous parle d'art, de beauté et de jeunesse. Un drame qui nous fait suivre la déchéance d'un jeune homme qui avait tout aux yeux des autres.
Au final, ce classique du XIXe siècle m'a plu. J'aurais aimé l'étudier, le décortiquer, en cours - avec mon prof de français du lycée, ça aurait été top. Beaucoup d'analyses et de questions sur le monde et les gens, à prendre à l'aune de nos propres ressentis et vécus. Cependant, je ne craquerai probablement pas sur la version illustrée de chez Tibert Éditions... Quelques longueurs sont venues m'embêter, malgré une bonne découverte évidente. Par certains côtés, j'y ai retrouvé un quelque chose de classiques tels que Les Liaisons dangereuses et L'étrange cas du Dr. Jekyll et de M. Hyde - l'influence des un.e.s sur les autres, le bien et le mal, etc.