Zoom sur... Les sagas que j'ai envie de relire

16 mars 2024

A chaque fois que je range mes bibliothèques, je tombe sur des livres que j'ai très envie de relire. Parmi ceux-ci, il y a des sagas entières ! Étonnamment il y a même de fantasy, alors que j'en lis très peu ces dernières années...




Cœur de flammes d'Iman Eyitayo
fantasy YA - 4 tomes et deux hors-séries lus entre 2014 et 2018

En condamnant la magie il y a de cela un millénaire, les Anciens pensaient avoir réussi à protéger les terres d’Iriah des horreurs de la guerre. En faisant appel à des pouvoirs inconnus, un être tyrannique, le Régisseur, arrive toutefois à s’y imposer en maître et ordonne l’assassinat de tous les enfants naissant par paire. 
Une jeune femme échappe à cette fatalité. Jumelle, Aluna se sait condamnée à vivre dans l’ombre, sous la coupe d’un druide fou qui la force à être le cobaye d’étranges expériences magiques. Mais lorsque l’une d’entre elles tourne mal et qu’elle est projetée dans une rivière aux eaux interdites, le cours de sa vie change à jamais. 
Dès lors, Aluna va être entrainée dans une aventure mêlant magie, complots, rébellion, et qui va lui permettre d’entrevoir un des secrets les mieux gardés de son monde…


La Quête d'Ewilan de Pierre Bottero
fantasy jeunesse/YA - 3 tomes lus en 2012

Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier... Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable...


L'Épouvanteur de Joseph Delaney
fantasy YA - 16 tomes + des hors-séries lus entre 2012 et 2019

Thomas Ward, le septième fils d'un septième fils, devient l'apprenti de l'Epouvanteur du comté. Son maître est très exigeant. Thomas doit apprendre à tenir les spectres à distance, à entraver les gobelins, à empêcher les sorcières de nuire... Cependant, il libère involontairement Mère Malkin, la sorcière la plus maléfique qui soit, et l'horreur commence...


Vampire Academy de Richelle Mead
fantastique YA - 6 tomes lus entre 2016 et 2017

Seule votre meilleure amie peut vous protéger de vos ennemis…
Saint-Vladimir est un lycée privé hors du commun : à l’abri des regards indiscrets, de jeunes vampires y apprennent la magie. Rose Hathaway est une dhampir et elle doit assurer la protection de sa meilleure amie Lissa, princesse moroï. Menacées au sein même de l’Academy, Lissa et Rose ont fugué ensemble, mais ont été ramenées de force derrière les hautes portes de Saint-Vladimir. Entre intrigues machiavéliques, rituels nocturnes inavouables et amours interdites, elles doivent rester sur leurs gardes : les Strigoï, vampires immortels et ennemis jurés des Moroï, pourraient bien faire de Lissa l’une d’entre eux pour l’éternité.


Chroniques de San Francisco de Armistead Maupin
contemporain LGBTQ+ - 9 tomes lus entre 2020 et 2021

Fin des seventies. San Francisco, la fureur au cœur et au corps, consomme la libération sexuelle sous des néons tapageurs. Débarquant de Cleveland, la jeune Mary Ann Singleton, plante son camp au 28 Barbary Lane, un refuge pour « chats errants ». Logeuse pour le moins libérale, Mme Madrigal règne en douce matriarche sur cette étonnante pension de famille...


Bad swimmers de Geoffrey Bidaut
thriller YA - 2 tomes lus entre 2013 et 2016

Ils sont six et mènent des vies d’adolescents plutôt banales. Dans les couloirs du lycée du Lac des Cieux, ils s’aiment, se détestent, s’aident, se trahissent... Mais lorsque leur professeur de français, haï de tous, est brutalement assassiné, tous sont suspects. Et chacun a ses raisons pour se mêler de l’enquête : prouver son innocence, en tirer profit, ou tout simplement éviter d’être le prochain cadavre sur la liste...


Et vous ? Avez-vous l'habitude ou l'envie de relire certaines sagas de votre bibliothèque ?

Percy Jackson et les olympiens - Le Calice des dieux de Rick Riordan

13 mars 2024


Risque de spoiler si vous n'avez pas lu les sagas Percy Jackson et Héros de l'Olympe.
Aller à la fac quand on est le fils de Poséidon ? Une mission presque impossible.
Percy Jackson pensait vraiment en avoir fini avec les caprices des dieux... jusqu'à ce qu'il découvre que, pour être accepté à la fac, il doit rassembler pas moins de trois lettres de recommandation divine en échange de services rendus. Et des services à rendre, à l'Olympe, il y en a un paquet !

Heureusement pour Percy, Annabeth et Grover ne comptent pas le laisser seul.
Leur première mission ? Retrouver un mystéireux calice, supposé rendre immortel quiconque boira dedans.

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Percy Jackson et les olympiens - Le Calice des dieux de Rick Riordan
Éditions Albin Michel (Wiz), 2024 - 285 pages - 16,90€

VO : Percy Jackson and the Olympians, book 6: The Calice of the Gods (2023)
Traduit par Mona de Pracontal

• service presse •

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Percy veut aller à l'université ? Ok, mais il devra accomplir des nouvelles quêtes pour cela !
Le pitch de base est plus que sympathique. Pour aller à l'université de la Nouvelle-Rome avec Annabeth, Percy doit fournir trois lettres de recommandation divine. Pour cela, il devra effectuer... trois quêtes. Eh oui, c'est reparti ! 

"- [...] Laisser passer l'occase de refaire des missions tous les trois ? Comme au bon vieux temps ? Les Trois Mousquetaires !
- Les Super Nanas, a suggéré Annabeth.
- Shrek, Fiona et l'Âne, ai-je embrayé.
- Eh, mollo ! a dit Grover.
- Je suis partante, a dit Annabeth."

Un tome aussi entraînant et drôle que les cinq premiers.
On y retrouve sensiblement le même schéma (école, quête, etc.), mais il y a toujours tellement d'aventures qu'on ne s'en lasse pas ! Et la dream team est de retour. Annabeth et Grover sont bien décidé•e•s à mener cette "première" quête avec Percy : aider l'échanson de Zeus, qui s'est fait dérober le calice des dieux. Rien que ça !

(Re)découvrir de nouveaux aspects de la mythologie grecque, et que cela se mélange si bien avec notre monde moderne, est un des points forts de la saga depuis le début et c'est encore le cas ici. Et puis j'ai beaucoup aimé la relation amoureuse d'Annabeth et Percy, qui existe sans prendre le pas sur le reste. Il en va de même pour ses relations familiales.

Enfin, j'ai adoré croiser le chemin d'Hébé (le trio va se souvenir de cette rencontre !), car c'est le perso principal de Journal d'une déesse de Teresa Buongiorno (Flammarion, 2011 - lu début 2023) - un des premiers livres qui m'a donné envie de lire davantage sur la mythologie grecque. D'ailleurs, dans ce roman, c'est elle l'échanson des dieux.

La suite est prévue pour septembre 2024 en VO, sous le titre : Wrath of the Triple Goddess.


Précision donnée à la fin du livreCe roman se déroule chronologiquement après les évènements de la série "Héros de l'Olympe" mais peut également se lire après Le Dernier Olympien.

N'ayant pas encore lu Héros de l'Olympe, je peux vous dire que ce n'est effectivement pas un problème pour comprendre Le Calice des dieux. Les références qui y sont faites restent assez anecdotiques et sont évoquées rapidement. Cela dit, ça me rend encore plus curieuse de plonger dans cette saga-ci, qui est dans ma pile à lire !

PAL du mois de mars - Ces livres que j'aimerais lire

10 mars 2024

L'idée est de me préparer une PAL de cinq ou six livres pour le mois et de revenir vous en parler dans ce même article dès la lecture terminée. Bien sûr, il y a aura d'autres lectures au fil du mois qui auront des chroniques à part entière (SP ou non). Une manière de me challenger gentiment, en mettant des livres récents oui, mais aussi des livres qui dorment depuis plus longtemps dans ma PAL.

Pour ce mois-ci, je mets en ligne un peu tard, alors j'ai déjà lu certains livres, comme vous pouvez le voir ;)




Et viva la vida ! de Sophie Jomain
Éditions Charleston, 2024 - 294 pages - 19 €

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez.
Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
grossophobie - évocation de troubles alimentaires - tentative de suicide

Porter une jupe, une robe courte ou un short
Aller à la piscine sans paréo
Manger gras ou trop sucré en public
Chanter devant des gens
Faire un bébé…

La liste des choses que s’interdit Marnie est longue. Car Marnie ne s’aime pas. Et puisque les séances de psy ne sont pas franchement concluantes… il est grand temps de se bousculer !
Poussée par son entourage, elle accepte une proposition folle : suivre Fran, une femme rayonnante et sans complexes qu’elle connaît à peine, dans un road trip libérateur. Du Mont-Saint-Michel aux frontières de la Belgique, Marnie aura une semaine pour réaliser tout ce qu’elle n’a jamais osé faire, et devenir la femme qu’elle a toujours rêvé d’être !

Après avoir tant aimé Le Dernier Sommeil de l'Ourse (sorti en poche sous le titre Sous le ciel d'Eagle Bay), je ne pouvais pas passer à côté de la nouvelle parution de l'autrice. Surtout que j'adore les road trip !

Marnie, trente-cinq ans, en obésité modérée, vit une belle histoire d'amour avec Eliott. Mais la jeune femme se met beaucoup de barrières à cause de son poids. Quand elle fait la rencontre de la belle et solaire Fran, en obésité massive, c'est le début d'une belle amitié... et la décision de faire un road trip ensemble.

Essayer de lâcher prise, profiter des occasions qui se présentent, se faire des confidences et réaliser quelques défis. Avancer pas à pas, en se serrant les coudes. Fran cache ses failles mieux que Marnie, mais les deux finissent par beaucoup se dévoiler et ça en fait un récit très touchant. J'ai ri, j'ai été émue... et j'ai eu envie de baffer certain•e•s qui osent se permettre des réflexions pour rabaisser nos deux copines.

Le road trip ne fait pas l'entièreté du récit, mais ce sont des moments essentiels dans l'évolution des personnages. Mettant l'acceptation de soi en avant. Avec les bons jours et les mauvais. J'ai aimé ça, que les problèmes liés au fait d'être en surpoids ne sont pas édulcorés juste pour nous faire passer un bon moment de lecture. Et aussi, que le régime n'est pas proposé comme la solution miracle.
"Il ne s'agit pas de s'aimer ou de se détester, il s'agit de faire avec et de profiter de chaque instant. On doit vivre, Marnie, pleinement. Si tu dois te souvenir d'un seul élément de nos conversations, retiens bien ça : les regrets arrivent plus vite qu'on le croit."
Le seul bémol que j'ai à relever, c'est que la New Beetle décapotable de Fran est décrite comme jaune dans le livre et qu'elle est bleue sur la couverture... Je crois qu'on peut facilement passer au-dessus de ça pour découvrir cette lecture parfaite aussi bien pour le printemps que pour l'été ! 



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Vous parler de ça de Laurie Halse Anderson
Éditions La Belle Colère, 2014 - 301 pages - 19 €

VO : Speak (1999) - Traduit par Marie Chabin

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez.
Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
viol - agression sexuelle - harcèlement scolaire

Melinda Sordino ne trouve plus les mots. Ou plus exactement, ils s'étranglent avant d'atteindre ses lèvres. Sa gorge se visse dans l'étau d'un secret et il ne lui reste que ces pages pour vous parler de ça. Se coupant du monde, elle se voit repoussée progressivement par les autres élèves, les professeurs, ses amis, et même ses parents. Elle fait l'expérience intime de la plus grande des injustices : devenir une paria parce que ceux dont elle aurait tant besoin pensent que le mal-être, c'est trop compliqué, contagieux, pas fun. Melinda va livrer une longue et courageuse bataille, contre la peur, contre le rejet, contre elle-même et le monstre qui rôde dans les couloirs du lycée.

La première publication du roman remonte à 1999... Vingt-cinq ans plus tard, il ne semble pas avoir pris une ride ! Je connaissais déjà l'histoire pour avoir lu l'adaptation (très bonne) qu'en a fait Emily Carroll en BD (Rue de Sèvres, 2019) sous le titre Speak. Et le roman a également été adapté en film (que je n'ai toujours pas eu l'occasion de voir), réalisé par Jessica Sharzer en 2004, avec Kristen Stewart dans le rôle principal.

Melinda entre au lycée. Au fil de son année de seconde, nous apprenons à connaître cette adolescente solitaire. Ses anciennes amies gardent leur distance et elle-même semble se protéger en rasant les murs. Arts plastiques, biologie, espagnol, etc. Les cours défilent, les mois passent, et Melinda sombre de plus en plus et parle de moins en moins. C'est en assemblant les pièces du puzzle que son histoire nous est dévoilée, que nous découvrons ce qui a bouleversé sa vie. Sa détresse silencieuse m'a une fois de plus laissé le cœur en miettes... Une adolescente qu'on a envie de soutenir, de pousser à parler pour qu'elle trouve de l'aide, qu'elle accepte de se confier. Une furieuse envie, aussi, de bousculer certain•e•s de ses proches (parents, camarades et profs) pour qu'iels ouvrent les yeux sur son état et lui prêtent une oreille attentive. 
"Je sais que j'ai l'esprit en vrac. Je veux partir, déménager, me téléporter dans une autre galaxie. Je veux tout raconter, rejeter la culpabilité, la faute et la colère sur quelqu'un d'autre."
Après Je suis une fille de l'hiver (La Belle Colère, 2016) et Ma mémoire est un couteau (La Belle Colère, 2017), Vous parler de ça confirme une nouvelle fois que j'aime ce que propose l'autrice, ses personnages et la manière dont elle aborde des sujets compliqués. J'espère que d'autres de ses romans YA seront traduits.



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Eleanor & Grey de Brittainy C. Cherry
Éditions Hugo & Cie (New romance), 2020 - 442 pages - 17 €

VO : Eleanor & Grey (2019) - Traduit par Marie-Christine Tricottet

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez.
Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
maladie (cancer) & handicap - fin de vie - accident de voiture mortel - deuil - harcèlement scolaire - dépression

Greyson East m'a marquée à jamais.
Lorsque, jeune fille, je suis tombée amoureuse de lui pour la première fois, je ne connaissais pas grand-chose à la vie. Mais je connaissais tout de ses sourires et de ses rires, et de la sensation étrange que j'éprouvais chaque fois qu'il était à proximité.
La vie était parfaite... jusqu'à ce qu'elle ne le soit plus. Et lorsque nous avons été contraints de partir chacun de notre côté, j'ai dû quitter mon premier amour en formulant le souhait de le retrouver un jour.
Seize ans plus tard, comment deviner en acceptant ce poste de nounou que ce serait ses enfants dont je devrais m'occuper ? Que mon nouveau patron serait le garçon que j'avais connu par le passé et qui était devenu un homme froid, solitaire, détaché de tout.
Pourtant, dans son regard tourmenté, il m'arrivait d'entrevoir celui qui autrefois souriait, riait et avait ravi mon cœur de jeune fille. Et il ne faisait aucun doute pour moi que ce garçon-là valait la peine qu'on se batte pour le retrouver.
Tout ce que j'espérais, c'était laisser à mon tour une marque sur son âme.

Il y a quelques années, j'ai découvert l'autrice avec The air he breathes, premier tome d'une saga que je n'ai jamais continué malgré ses points positifs... Il faut dire que je lis peu de romance. Alors pourquoi Eleanor & Grey ? Parce que Ewylyn, avec sa chronique, m'a convaincu qu'il fallait que je lui laisse sa chance. Que ce ne serait pas le genre de romance qui me ferait grincer des dents et lever les yeux au ciel.

La première partie du livre est consacrée à leur adolescence. Ellie et Grey se rapprochent au moment où Ellie a plus que jamais besoin de soutien pour surmonter des moments durs. J'en ai déjà lu des livres tristes, mais c'est une des premières fois où j'ai eu besoin de souffler avant de me plonger dans les passages les plus difficiles, chargés émotionnellement. Et les larmes ont coulé... À côté de cela, j'ai adoré la relation d'Ellie avec ses parents et les échanges bienveillants entre elle et Grey. Si la lecture est triste, elle est également douce.
"Peut-être que tout ce dont les gens ont besoin parfois, c'est de quelqu'un qui soit toujours présent pour eux dans les jours difficiles, même lorsqu'ils font tout pour repousser tout le monde."
La seconde partie du livre nous fait faire un bond d'une quinzaine d'années en avant. Et là encore, les émotions sont nombreuses. Eleanor est embauchée en tant que nounou dans la famille de Greyson. S'occuper d'une charmante petite pipelette et d'une ado rebelle ne sera pas de tout repos. Tout comme faire parler Grey ne sera pas aisé...

Finalement, je retiendrai bien plus leur amitié, le soutien qu'iels s'apportent, que la romance en tant que telle. Nous sommes sur du New Adult, donc le récit comporte une ou deux scènes spicy, mais je m'en serais amplement passée. Elles n'apportent pas grand chose au récit. Cela dit, je ne ressors pas déçue de cette lecture. Loin de là. J'ai apprécié l'alternance des points de vue et cette histoire en deux temps. J'ai pleuré et j'ai eu le sourire - même un fou rire, grâce à Lorelai. Et puis, impossible de résister avec des références à Harry Potter et à Gilmore Girls !

Bon à savoirUne duologie est sortie sur Landon & Shay, deux personnages secondaires de ce roman. 



------------------ MISE A JOUR DU 12 mars ------------------

Les petites filles modèles de la Comtesse de Ségur, illustré par Sophie de La Villefromoit
Éditions Seuil Jeunesse, 2014 - 189 pages - 23 €

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez.
Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
maltraitance & violence - propos raciste (n-word)

Madame de Fleurville était la mère de deux petites filles, bonnes, gentilles, aimables, et qui avaient l'une pour l'autre le plus tendre attachement. On voit souvent des frères et soeurs se quereller, mais jamais on n'entendait une discussion entre Camille et Madeleine. Tantôt l'une, tantôt l'autre cédait au désir exprimait par sa soeur.

À la différence de la colérique Sophie (Les Malheurs de Sophie, premier tome de la trilogie), Camille et Madeleine sont présentées comme "bonnes, gentilles, aimables", faisant la fierté de leur maman, Mme De Fleurville. Les petites filles modèles les met en avant durant vingt-quatre chapitres - de leurs nouvelles amitiés avec la jeune Marguerite et sa maman qui viennent habiter chez elles, à leurs aventures d'enfants, en passant par les visites de Sophie (qui ne s'est pas beaucoup assagie). La pauvre Sophie dont les parents sont décédés et qui subit désormais la violence de sa belle-mère, Mme Fichini (qui fait vraiment flipper !). Certains passages semblent bien cruels ! Heureusement, Mme De Fleurville a aussi bon cœur que ses filles et n'est pas décidée à fermer les yeux sur la situation délicate de la petite fille.

Bon à savoir : L'éditeur prévient que cette "édition présente vingt-quatre des vingt-huit chapitres qui composent initialement Les Petites Filles modèles." Il est dommage d'avoir fait l'impasse sur quatre chapitres, tant ces éditions illustrées par Sophie de La Villefromoit sont belles... D'ailleurs, à quand la sortie du troisième tome de la trilogie, Les Vacances, dans ce beau format d'album illustré ? J'espère vraiment que cela se fera un jour.



------------------ MISE A JOUR DU 18 mars ------------------

Rilla, ma Rilla de Lucy Maud Montgomery
Éditions Monsieur Toussaint Louverture, 2023 - 384 pages - 17,50 €

VO : Rilla of Ingleside (1921) - Traduit par Patricia Barbe-Girault

Avertissement (Trigger Warning) :
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Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
guerre - mort - deuil

Risque de spoiler si vous n'avez pas lu les tomes précédents.
Pour Rilla, dernière-née d’Anne Shirley et Gilbert Blythe, pas question d’études comme ses frères et sœurs, la vie ne devrait être qu’un ­délicieux tourbillon de robes et de premiers baisers. Malheureusement pour ses aspirations, la Grande Guerre va jeter un voile sombre sur Glen St. Mary : départ des fils et des frères, nouvelles angoissantes, amours empêchées… Rilla devra faire face à des responsabilités aussi ­désagréables que nécessaires. Avec Rilla, ma Rilla, Lucy Maud ­Montgomery clôt de la plus belle des façons une série merveilleuse : en tissant un roman comme un sortilège pour conjurer la noirceur du monde.

Le roman est sorti en 1921, et l'histoire se déroule sur une période historique très proche, la guerre 14-18. C'est un tome assez différent des précédents et surtout des premiers (avec Anne enfant), mais Rilla s'est révélée être une jeune fille attachante. Adolescente de quinze ans lorsque l'Allemagne déclare la guerre à la France et jeune femme lorsque nous la quittons à la fin du roman, qui signe aussi la fin de la saga.

Si la plupart du temps, nous sommes à la troisième personne du singulier, nous passons à la première lorsque nous sont proposés des extraits de son journal intime. Une manière d'encore mieux comprendre dans quel état d'esprit est la plus jeune des Blythe durant cette période sombre pour le monde. Elle qui ne rêvait que de splendeur et de divertissement pour ses jeunes années, doit composer avec l'appréhension, la peur, les doutes... Les nouvelles de la guerre parviennent à travers les lettres de ses frères et les journaux - que Susan commente fiévreusement.
"Pour moi, la plus bizarre de toutes les bizarreries, depuis 1914, c'est notre capacité à accepter des choses qu'on n'aurait jamais cru pouvoir accepter - à continuer à vivre normalement."
Si l'autrice nous propose bien moins de merveilleuses et poétiques descriptions de paysages (comme elle en a le secret), sa plume est toujours aussi entraînante et belle (grâce au travail de traduction qui n'est sûrement pas à négliger aussi). En bref, huit tomes qui furent un réel plaisir à lire. Une saga coup de cœur ♡

Pour retrouver une dernière fois cet univers, il me reste à lire le recueil de douze histoires ; Les chroniques d'Avonlea (Monsieur Toussaint Louverture, 2023), du temps de la jeunesse d'Anne.

À la poursuite des animaux arc-en-ciel de Sarah Ann Juckes et Sharon King-Chai

8 mars 2024


Face à la dépression de sa maman, Nora fait son maximum pour que les choses redeviennent comme avant. Surtout, elle veut se débrouiller seule. Tout bascule le jour où elle reçoit la visite d'animaux arc-en-ciel qui semblent la guider vers de nouveaux amis. Parfois, il faut la magie de l'amitié pour apprendre à gérer ses émotions, demander de l'aide et, le plus important, accepter d'en recevoir.

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À la poursuite des animaux arc-en-ciel de Sarah Ann Juckes & Sharon King-Chai
Éditions Little Urban, 2024 - 402 pages - 13,50€

VO : The Night Animals (2023)
Traduit par Véronique Mercier-Gallay

 • service presse •

Avertissement (Trigger Warning) :
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Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
dépression - crise d'angoisse - harcèlement scolaire

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La dépression, une maladie invisible.
Ce roman jeunesse, un beau hardback, était dans ma pile à lire depuis un petit moment, mais j'attendais que la date de sortie approche pour m'y plonger. Sarah Ann Juckes (texte) et Sharon King-Chai (illustrations) nous proposent un récit très touchant. Le regard que porte une petite fille sur la dépression dont souffre sa maman. La manière dont elle doit vivre avec, du haut de ses dix ans, affirmant à celleux qui s'inquiètent que "tout va très bien, merci"...

"Aujourd'hui ne sera pas un Bon Jour. Je peux presque sentir ses fantômes qui grondent de colère de l'autre côté de la porte. Je donnerais tout pour être capable de les chasser pour de bon."

Apprendre à demander/accepter de l'aide, un long cheminement pour Nora.
J'ai aimé que les mots soient là, écrits noir sur blanc ; dépression, idées noires, Bon et Mauvais Jour. Nora et sa maman se soutiennent tant bien que mal, essaient de garder une forme de communication. La maladie lui a été expliquée, pour qu'elle comprenne ce que traverse sa mère, mais c'est difficile à porter pour une enfant, surtout quand elle refuse les mains tendues, préférant assumer seule quand ça ne va pas, quitte à s'isoler de plus en plus.

J'ai aimé l'approche choisie, avec les animaux arc-en-ciel qui guident Nora, pour que le sujet soit abordable et compréhensible pour les jeunes lecteurs•rices. Chaque animal va lui permettre de faire un bout de chemin pour accepter la situation telle qu'elle est, accepter aussi qu'elle peut être aidée. J'ai aimé que Nora retrouve un peu le sourire grâce à la persévérance et la gentillesse de son voisin Djibril. Ces moments où elle retrouve sa place d'enfant, avec plus d'insouciance que de tristesse ou de peur. Des jeux, de l'amitié et des aventures. J'ai aimé cette part de magie, de fantastique, qui n'empêche pas le récit de rester cohérent dans sa manière d'évoquer la maladie. Enfin, j'ai aimé les bonus qui complètent l'histoire (la symbolique des animaux, des conseils, etc.)

Un coup de cœur ❤

Le roi du silence de Claire Favan

5 mars 2024


Il y a Alex, orphelin de mère et fils de flic. Et puis il y a Jules, élevé par une femme seule auprès de sa sœur handicapée. Deux cousins unis par un lourd secret. À moins de quinze ans, ils portent deux morts sur la conscience : celles d’une jeune conductrice et de son bébé. Un coupable : Jules. Mais, parce qu’il l’a bêtement poussé à commettre l’irréparable, Alex s’est mis en tête de le protéger. Alors, quand deux ans plus tard, au cours d’une soirée alcoolisée, les deux garçons se retrouvent avec le cadavre d’une camarade de lycée sur les bras, c’est au père d’Alex de faire disparaître les preuves. Une décision qui lui coûtera cher.

Dans cette trajectoire inéluctable vers le crime, un nouveau drame survient, et l’un des deux cousins est envoyé en prison. Qu’est-ce qui pousse ce gamin à se laisser accuser en préférant le silence ? C’est ce que va tenter d’éclaircir la capitaine de police Corinne Amboise, bien déterminée à mener ce qui se révélera une suffocante chasse à l’homme.

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Le roi du silence de Claire Favan
Éditions HarperCollins (Noir), 2024 - 362 pages - 20,90 €

• service presse •

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez.
Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
évocation de dépression et de harcèlement moral - propos misogyne - suicide - viol - mort - arme à feu et blanche

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Claire Favan.
Les Cicatrices (2020), La chair de sa chair (2021), De nulle part (2022)...
Une autrice française, qui nous concocte toujours de bons thrillers.
Le roi du silence ne fait pas exception à la règle.

"Son attitude est incohérente, que ce soit celle d'un coupable ou celle d'un innocent. Ce gamin est une énigme."

Des morts, encore et encore, de 2007 à 2022.
On entre dans l'intrigue dès les premières pages et les évènements s'enchaînent très vite. Deux affaires avec des morts, les coupables connus de nous (les cousins Jules et Alex), le père de l'un qui est flic et se voit obligé de les couvrir... Ce qui le ronge et nous plonge dans un nouveau drame. L'intrigue se déroule sur plusieurs années et il s'en passe des trucs horribles, et pourtant, j'ai peiné à m'y sentir impliquer émotionnellement au début.

"Il ne sait pas encore combien de temps il pourra contenir la tentation. Pourtant, il est lucide. Il n'y aura qu'une seule façon d'apaiser son monstre intérieur. Il devra repasser à l'acte."

L'arrivée de Corinne, qui se retrouve à enquêter sur une nouvelle affaire impliquant les cousins, change la donne et m'a permis de me sentir bien plus embarquée, jusqu'à ne plus pouvoir lâcher le roman. J'ai aimé ce personnage imparfait, notamment parce que l'autrice nous fait part de son histoire, de son passé chargé et du pourquoi de sa mise à pied. C'est primordial pour "comprendre" le comportement déplorable de ses collègues masculins qui auraient amplement préféré qu'elle démissionne. Elle a beau voir plus clair qu'eux dans les drames qui jalonnent la vie des cousins, personne ne prend plus au sérieux les intuitions et convictions de celle qui est désormais décrite comme "asociale, désobéissante et obsessionnelle, un élément incontrôlable auquel personne ne peut se fier." Difficile pour Corinne de garder confiance en elle et la tête haute face à tout cela.

"A chaque fois qu'elle tente de démontrer sa culpabilité, elle renforce l'idée de tous qu'il est un innocent injustement accusé par une déséquilibrée."

Thriller psychologique addictif.
Un vrai page turner, tant les antagonistes jouent au chat et à la souris. Entre jalousie, manipulation et vengeance.
Ah ! Et cette fin ! Terrible, frustrante et en même temps... Du bon Claire Favan.


En librairie dès le 6 mars.