Charlotte

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : « C'est toute ma vie. » Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

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Charlotte de David Foenkinos

Éditions Folio, 2016 - 256 pages - 7,50€

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✓ : La couverture est un autoportrait de Charlotte.
L’investissement de l'auteur se ressent à travers chaque mot.
Chagrin, secrets, souvenirs, solitude, guerre, peinture et musique.

David Foenkinos est un auteur dont j'ai lu et (plutôt bien) apprécié deux romans ; La délicatesse et Nos séparations. Si j'ai beaucoup entendu parler du livre Charlotte et qu'il me tentait, je ne connaissais pas Charlotte Salomon avant cela. 

"Face aux incohérences maternelles, Charlotte est docile. 

Elle apprivoise sa mélancolie. 

Est-ce ainsi qu'on devient artiste ? 

En s'accoutumant à la folie des autres ?"

Une biographie romancée, écrite en vers libres. Les quelques interventions de l'auteur (qui s’intègrent dans la continuité du texte) nous montrent où l'ont mené ses recherches sur la vie de Charlotte, pour mieux nous parler d'elle. Au fil des pages, il fait aussi le portrait de ses proches ; la famille de sa mère, son père et sa belle-mère, etc. Il nous parle de celle qui porte le prénom de sa tante suicidée et qui grandit dans l'après Première Guerre mondiale. Celle qui subit de plein fouet la Seconde. Sa passion pour la peinture, son entrée à l'Académie des Beaux-Arts rendue compliquée car elle est juive, sa rencontre et son histoire d'amour avec l'insaisissable Alfred Wolfsohn, la Seconde Guerre mondiale et les camps.

"Sa ville entière est un champ de bataille. Une prison pour son sang."

J'aime beaucoup rencontrer des personnalités de cette manière, à travers un auteur/une autrice qui a suivi ses pas pour nous raconter son histoire. Comme l'a fait Tatiana de Rosnay avec le très bon Manderley for ever - qui retrace l'histoire de Daphné du Maurier, par exemple. La dernière page de Charlotte se tourne le coeur gros de tout ce qu'a traversé la jeune femme. Avec la curiosité de lire son livre Vie ? Ou théâtre ?, aussi, pour mieux admirer son talent d'artiste. 

"J'ai cité ou évoqué Charlotte dans plusieurs de mes romans. 

J'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois. 

Mais comment ? 

Devais-je être présent ? 

Devais-je romancer son histoire ? 

Quelle forme mon obsession devait-elle prendre ? 

Je commençais, j'essayais, puis j'abandonnais. 

Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite. 

Je me sentais à l'arrêt à chaque point. 

Impossible d'avancer. 

C'était une sensation physique, une oppression. 

J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer.

Alors, j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi."

En quelques mots...
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