La sans-visage

Éléonore a disparu dans la nuit et personne n’est vraiment étonné. Surtout pas Clara qui a tout vu, tout entendu. Dès le début de la colo, Lila et sa petite bande ont pris Éléonore pour cible. Ils l’ont d’abord appelée Babar, puis ils l’ont bousculée, malmenée, et ils ont fait de sa vie un enfer. Clara a observé de loin leurs petits jeux cruels, sans dire un mot, sans intervenir. Comme tous les gens de la colo, elle a même fini par s’habituer, à trouver normal que l’on s’acharne sur cette fille. Elle a tout vu, tout entendu. Et aujourd’hui, Éléonore a disparu...

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La sans-visage de Louise Mey

Editions l'école des loisirs, 2020

PDF - 15€ (format papier)

✗: Clara est un personnage qui m'a insupporté.

✓ : La dureté de certains passages montrent bien que le harcèlement n'est pas à prendre à la légère.
Découvrir cet acharnement d'un point de vue "extérieur".
Se rendre compte des conséquences.

Merci à l'école des loisirs pour cette lecture. Un roman pour la jeunesse, qui m'a tenté pour son sujet principal. Partie en colo pour passer du temps avec sa meilleure amie, Clara assiste sans broncher à l'acharnement de plusieurs de ses camarades contre une autre jeune fille. Jusqu'à ce qu'Éléonore disparaisse et que les gendarmes débarquent. 

"Plus elle se mettait à l’écart, plus elle était à l’écart, et moins c’était grave de ne pas l’appeler par son prénom, parce qu’elle ne comptait pas vraiment."

Babar... C'est tellement drôle de trouver un surnom péjoratif à une jeune fille qui n'a rien demandé... Une fois ledit surnom adopté par tous, il en devient presque banal. Tout comme le harcèlement qui va avec. Rien n’était normal et tout était normal. Tout ce qui était anormal avait commencé depuis le début, alors maintenant, c’était normal.

"C’est ça, voilà, je ne sais pas quand on a passé cette frontière-là. Quand c’est devenu normal de lui faire vraiment mal, de lui faire vraiment peur. Ou plutôt d’essayer, puisqu’elle ne réagit pas. De pousser, encore et encore, pour obtenir quelque chose d’elle, je ne sais pas quoi. Des larmes, des suppliques, un clignement d’yeux. J’ignore quand c’est devenu normal de faire ça, ou de regarder faire ça. Mais c’est le huitième jour, et je ne fais même plus attention."

Éléonore n'a rien demandé à personne, essaie de se faire discrète, mais n'échappe pas aux réflexions blessantes et aux coups bas de ses camarades de colonie de vacances. Cela, nous le découvrons d'un point de vue extérieur. Ni celui de la harcelée, ni celui des harceleurs. Celui de Clara, jeune fille qui assiste à ça de manière insupportablement passive. J'ai trouvé Clara hypocrite et ai eu du mal avec son comportement du début à la fin. Je suis curieuse de voir si ce ressenti est partagé par d'autres lecteurs et lectrices ou si vous êtes plus indulgent.e.s. Ce point mis de côté, le reste est intéressant pour les questions qu'il soulève sur le harcèlement. La responsabilité de chacun ; les harceleurs et ceux qui sont conscients de ce qui arrive et détournent les yeux. Les monos n’entendent pas. Moi, j’entends, mais je ne dis rien.

En bref, une écriture efficace et un point de vue extérieur qui apporte un plus au sujet principal évoqué ; le harcèlement. Mais j'ai eu beaucoup de mal avec Clara et son comportement, sa manière de culpabiliser deux secondes et de détourner les yeux encore plus vite. Ayant été dans une même situation au lycée, j'ai ouvert ma bouche, ce qui me paraissait complètement normal, alors j'ai du mal à comprendre comment on peut laisser faire ce genre de chose sans intervenir...

En quelques mots...
Colonie de vacances | Harcèlement | Adolescents | Disparition | Gendarmes

En librairie dès le 10 juin !