Gorilla Girl

Je m’appelle

Léone

je suis faite pour le rugissement.

J’ignore quelle grognasse de fée s’est penchée sur mon berceau, mais j’ai un talent certain pour la baston. Le problème quand tu es une meuf et que tu as le coup de poing facile, c’est que, niveau mecs, tu es condamnée au supplice de Tantale. A croire que je leur fais peur...

Ma mère pense que je vais droit dans le mur. Mais c'est faux ! Ma vie est pleine de projets sérieux : recouvrir Paris de graffs anarchistes, renverser le patriarcat, soigner mon look de leadeuse d’un groupe punk…

Et l'amour dans tout ça ?

Mouais.

L’amour, c’est comme les grenades de désencerclement :

ça finit toujours par t’exploser à la figure.

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Gorilla Girl d'Anne Schamauch

Éditions Sarbacane (Exprim'), 2020 - 369 pages - 16€

✗: /

✓ : Une liberté féminine assumée et revendiquée. On aime !

L'énergie dingue que l'autrice met dans son écriture.
Les personnages. Léone en tête.

Merci aux Éditions Sarbacane pour cet envoi. Anne Schamauch est une autrice que je n'avais pas encore eue le plaisir de lire, malgré des sorties intéressantes chez le même éditeur que Gorilla Girl. Dans la collection Exprim', est déjà disponible ; La Sauvageonne. Et, dans la collection Pépix ; Mémé Dusa, Minus contre Minos et Perséphone au téléphone (prévu le 9 oct.), parfaits pour les fans (et les curieux.ses) de mythologie grecque.

Bilan du passage à la nouvelle année pour Léone ? un orgasme d'origine discutable, un poing dans la gueule, une coupe de cheveux gratuite, un CD pourri. Voilà comment commence, en gros, le roman. Ça met dans l'ambiance de ce qui nous attend ensuite, non ? Pas certaine que vous soyez prêt.e.s... Attaquée et prenant la fuite à moto, pieds nus, avec un type farouchement attaché à son sac que deux braqueurs convoitent, la jeune femme se retrouve face à... des crânes. Vous ai-je précisé que Léone a cogné sur le type à moto quelque temps plus tôt, à cause d'une sombre histoire de Martien multicolore ? Il va falloir lire le roman pour comprendre !

Comme souvent avec les romans de cette collection, le récit n'est pas dénué d'engagements. Et, Léone est prête à faire entendre ses convictions ! La liberté des femmes en ligne de mire. C'est un point particulièrement défendu par Léone et ses meilleures amies, Céleste et Pauline. Des copines prêtes à se suivre dans tous les délires et combats... À part quand il est question de culotte de grand-mère !

"- À quel moment on considère que c'est mort ? 

- Tu parles de quoi ? dit Pauline. De l'humanité ? Selon moi, c'est mort depuis le début. La sédentarisation de l'homme et l'invention de la propriété n'ont fait que précipiter le grand compte à rebours jusqu'au crash and burn qui s'annonce. Si j'étais Dieu, je jouerais la carte de l'honnêteté. Je dirais : « J'ai merdé. Ma petite expérience ne fonctionne pas. On arrête tout. » Et je te rebalancerais un Déluge."

Pour reprendre les mots du beau-père de Léone, "répondre à la violence par la violence n'est pas admissible". Alors, je ne suis pas toujours ok avec la forme que prennent certains combats dans ce roman, mais je soutiens à 100% le fond. Et puis, il est possible que j'aie apprécié un ou deux coups de poing bien mérités à certaines têtes de nœud, finalement...

La violence est bien présente, je le souligne. Mais, la plupart du temps, les personnages en parlent, en discutent et en débattent. En ce qui concerne la romance, quelques non-dits et quiproquo viennent pimenter le tout ! Pas de quoi s'ennuyer.

Au final, cette lecture est un gros kiff. Un roman diablement engagé, du remue-ménage et des bastons, des ami.e.s sur qui compter, de la romance qui fait vibrer et des éclats de rire. 

En quelques mots...

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