Rosa Bonheur, l'audacieuse

Rosa, 14 ans, veut vivre de sa passion : la peinture animalière. Le mariage ne rentre pas dans ses plans, d’autant que c’est pour Nathalie, la fille d’amis de son père, que son cœur bat. Mais dans le Paris du xixe siècle, les femmes ne sont pas libres. Certaines formations, comme les Beaux-Arts, leur sont interdites. Certains lieux sont dangereux si elles s’y rendent seules. Quant à vivre libre ? Ce serait le scandale assuré !

Malgré son jeune âge, Rosa compte bien imposer ses choix. Aidée de son père et de Nathalie, elle prend des cours de peinture et se rend au Louvre pour s’inspirer des plus célèbres tableaux de l’Histoire ! Rosa n’accepte aucun compromis. Entrer dans le monde de l’art, pour elle, c’est s’affranchir de la loi des hommes.

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Rosa Bonheur, l'audacieuse de Natacha Henry

Éditions Albin Michel (Litt' Destins), 2020 - 304 pages - 14€

✗: Dommage de ne pas trouver quelques-unes de ses oeuvres dans le livre.

✓ : Contente d'avoir découvert cette artiste grâce à cette biographie romancée.

Vocation, force de caractère, détermination et talent. Voilà Rosa Bonheur.

L'écriture de Natacha Henry, qui remet aussi le récit dans son contexte historique.

Merci aux Éditions Albin Michel pour cet envoi. Dans cette collection Destins, Natacha Henry a déjà écrit Marie et Bronia, le pacte des sœurs. Une collection dans laquelle nous retrouvons des biographies romancées.

Rosa Bonheur, l'audacieuse est la biographie romancée de celle qui deviendra une peintre animalière reconnue et se concentre principalement sur son adolescence, sa vie de famille, sa formation et ses premières œuvres. Le premier contact entre la lectrice/le lecteur et Rosa Bonheur se fait en 1837. La jeune fille a quatorze ans et rechigne à aller à son cours de couture, elle qui rêve de devenir peintre comme son père. Celui-ci est assez ouvert d'esprit pour l'époque et espère que son aînée trouvera un métier et ne dépendra pas d'un homme en se mariant. Devant sa détermination et son talent manifeste, il finira d'ailleurs par la former lui-même.

"- Le mariage, c'est comme une peine à perpétuité : depuis 1816, le divorce est interdit par la loi. Le savais-tu ? Si l'on se marie, c'est pour la vie et moi, je refuse de gâcher la mienne. Un époux, des enfants ? Cela m'entraverait, je crois, ou freinerait mes progrès. Or je ne souhaite qu'une chose, tu le sais bien : devenir peintre. Réussir." - Rosa à Nathalie

Vie de famille endeuillée et fragmentée, rencontre déterminante avec la jeune Nathalie Micas qui aura une grande importance dans sa vie et dans l'exécution de ses peintures, arrivée d'une belle-mère qui veut la marier rapidement, premières ventes et premiers succès, etc. Le reste et la fin de sa vie sont décrit.e.s de manière plus succincte. De quoi comprendre comment les choses ont évolué pour Rosa, sa famille et Nathalie.

Il y a une vraie dimension féministe dans cette histoire. Rosa veut s'imposer dans un métier d'homme. L'idée de se marier et de dépendre du bon vouloir d'un homme lui est insupportable. Sa relation avec Nathalie, les sentiments qu'elle lui porte avec naturel "malgré" l'époque, respire la liberté - un mot qui résume bien son état d'esprit. En plus de cela, l'aspect politique n'est pas négligé, avec la révolution et la IIe République. 

En quelques mots...

Biographie romancée | Paris | XIXe siècle | Musée du Louvre | Vocation | Peintre animalière | Famille d'artistes