Mon étrange petite soeur et les prisonniers d'Alcatraz

Prison d'Alcatraz, 1935.

Fraîchement embauché comme gardien-électricien à la prison d'Alcatraz,

M. Flanagan entraîne avec lui sur l'île sa femme et ses deux enfants,

Caribou (12 ans) et Nathalie (16 ans). Pour la famille, une nouvelle vie

pleine de dangers commence.

Ce que souhaite Caribou avant tout, c'est protéger Nathalie, sa grande (petite)

sœur autiste et lui éviter l'institut spécialisé. Ce qu'il voudrait aussi : attirer

l'attention de Lola, la peste si craquante qui règne sur sa nouvelle bande

de copains. Ce qu'il désirerait en secret : rencontrer un des prisonniers

d'Alcatraz... et pourquoi pas le mythique Al Capone ?

Comment peut-il se douter un seul instant que Nathalie, désespérément fragile,

quasiment muette, enfermée dans sa tête, sera celle qui réalisera ses rêves ?

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Auteure : Gennifer Choldenko

Traduit de l'anglais par : Marie Leymarie

Éditeur : Pocket (Jeunesse)

Année d'édition : 2006

Nombre de pages : 274

Prix du livre : 15€

ISBN : 978-2-266-14344-8

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✖ : Quelques personnages secondaires vraiment énervant.

Al Capone qui est beaucoup cité, mais pas "réellement" présent.

✔ : Les deux sujets de base : Alcatraz et l'autisme.
La diversité des sentiments que l'histoire nous fait ressentir.
L'implication et la plume de l'auteure.

Depuis que j'ai lu La drôle d'évasion - des éditions Sarbacane, collection Pépix -, je suis étrangement attirée par tout ce qui touche à la prison d'Alcatraz et, bien évidemment, à l'évasion de 1962. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de voir le film L'Évadé d'Alcatraz, avec Clint Eastwood, il y a quelques semaines, et je l'ai trouvé vraiment très bien. Ça m'a permis d'encore mieux me rendre compte que la collection Pépix est vraiment top. J'ai retrouvé les mêmes éléments, concernant les détenus et l'évasion. Ce qui prouve encore plus que "livre jeunesse" ne veut pas forcément dire "livre creux". Bref, quand j'ai vu ce livre - Mon étrange petite soeur et les prisonniers d'Alcatraz - chroniqué par Anna Dvchr, je n'ai pas résisté et il a rejoint ma wish list puis, ma PAL. La première de couverture me plaisait bien, et ce qu'Anna en disait également.

La quasi-totalité du livre est donc consacré à la prison d'Alcatraz, aux détenus et, aux personnes travaillant sur l'île - comme le père de Nathalie et Caribou - qui sont installés avec leurs familles, pas loin de la prison. Caribou rencontre très vite les autres enfants de l'île. La jeune Thérèse, sept ans et quart ; son grand frère, Jérémie ; Annie ; et, Lola, la fille du directeur, qui est la reine des sournoises... Les enfants ont leur façon bien à eux de voir la vie des prisonniers et de s'occuper. Il nous raconte son histoire sur l'île, durant plus ou moins six mois. Comment sa famille a débarqué là-bas. Comment les choses vont tourner pour Nathalie, que sa mère considère toujours comme une petite fille...

Le livre aborde également autre chose, un sujet différent mais lié à tout ce qui se passe dans l'histoire ; l'autisme de Nathalie. Maladie encore peu reconnue en 1935. Nous apprenons donc les traitements qu'elle a subis dans différents établissements, et surtout, nous apprenons à connaître cette jeune fille très attachante, et sa famille qui est soudée pour l'aider au mieux. Nous ressentons tout l'amour que Caribou ressent pour sa sœur, le fait qu'il est prêt à la protéger. Mais, nous ressentons aussi son sentiment d'abandon. Sa sœur étant malade, il est compréhensible que ses parents s'en occupent plus, mais il n'est quand même pas facile d'appréhender tout ça, du haut de ses douze ans, pour Caribou, même s'il fait bonne figure. J'ai beaucoup aimé toute cette partie de l'histoire, c'est très touchant, très émouvant.

"Quand on aime quelqu'un, on a besoin de tout tenter,

même si les autres pensent que ça n'a pas de sens."

Ce livre m'a plu, car les sujets abordés le sont d'une bonne manière. L'auteure sait de quoi elle parle, autant sur la prison d'Alcatraz que sur l'autisme. Elle nous embarque dans une aventure, avec des passages, tour à tour, drôles et émouvants. Où le réel côtoie l'imagination. Le bémol, pour moi, c'est que j'ai eu du mal à m'attacher à certains personnages, que j'ai trouvés trop antipathiques. Je parle en particulier de Lola, et de la mère de Caribou et Nathalie. La mère m'a particulièrement mise en colère. Je me doute bien qu'elle ne veut que le bonheur de sa fille, mais elle met une pression pas possible sur les épaules de Caribou. J'avais vraiment l'impression que pour elle, il ne servait qu'à surveiller Nathalie, et beaucoup de ces passages m'ont carrément énervé. J'avais vraiment envie qu'elle ouvre les yeux, qu'elle se rende compte que sa fille n'a pas dix ans, mais seize, et que son fils de douze ans avait également besoin d'elle ! Bref, c'est un personnage que je n'ai que très peu apprécié, mais ce qu'elle m'a fait ressentir prouve que l'auteure a su dépeindre un personnage qui respire le réalisme. Si ça n'avait pas été le cas, son comportement m'aurait fait ni chaud ni froid.

La "Note de l'auteure", présente à la fin du livre est vraiment intéressante. Moi qui suis bien intéressée par l'histoire d'Alcatraz, j'ai été plus que ravie d'en apprendre plus sur la prison, dans ses premières années. Découvrir qu'il y avait un village, avec toutes les familles des gardiens, par exemple. L'auteure nous donne également quelques informations sur les conditions de vie des détenus. Et, j'ai également bien apprécié les précisions qu'elle nous donne sur l'autisme.

En conclusion, un livre jeunesse qui a le mérite d'aborder deux sujets très différents et qui se "mixent" bien ensemble. Le tout se lit rapidement et a le mérite de nous en apprendre autant sur l'autisme que sur l'histoire d'Alcatraz dans les années 30. J'admire vraiment le travail de l'auteure, pour ce livre. Et, je ne serais pas contre découvrir ces autres écrits.

   

Bonne lecture !