Les effacées de Marine Carteron

"Elle est exactement comme cette fille dans le tableau. Elle a été effacée, oubliée."

Pendant une sortie scolaire, Jo se retrouve enfermée dans un placard du musée d'Orsay. La voilà seule, dans l'obscurité, au milieu des tableaux.

Seule ? Pas vraiment... Une mystérieuse Virginie se met à lui parler. Virginie a une histoire à lui raconter, la sienne et celles des effacées : des femmes peintes puis invisibilisées par Gustave Courbet.

Jo le sent, même si plus d'un siècle les sépare, leurs douleurs se ressemblent et cette rencontre va la changer à jamais...

Titre : Les effacées - Autrice : Marine Carteron - Illustratrice : Mathilde Foignet

Éditeur : du Rouergue - Collection : doado

Date de sortie : mai 2025 - Nombre de pages : 160 - Prix : 14 €

• service presse •

#leseffacees #YA #fantastique #historique #art

#marinecarteron #editionsdurouergue

Avertissement (Trigger Warning) :

Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.

⇾ harcèlement scolaire et sexuelle

Marine Carteron.

Si l'autrice a déjà publié bon nombre de romans, Les effacées est seulement le deuxième que je lis d'elle - le premier étant Dix (du Rouergue, 2019). Cela dit, je garde un œil sur ses sagas Génération K, Les Autodafeurs et Pallas !

Redonner de l'importance à celles qui ont été effacées.

Si le texte est court, l'autrice sait le rendre rapidement prenant et, surtout, enrichissant. La peinture n'est pas l'art qui m'intéresse le plus (sans doute parce que je n'ai pas eu l'occasion de visiter beaucoup de musée), mais plus je lis dessus, plus je trouve un réel côté passionnant à découvrir l'histoire de certains tableaux. Et là, le côté féministe en plus, le fait de redonner un prénom et une histoire à celles qui ont été effacées, m'a, forcément, encore plus intéressé. En parlant de cela, chapeau à l'illustratrice Mathilde Foignet de nous proposer une revisite des tableaux sur lesquels ces femmes retrouvent leur place.

De la Normandie à Paris, l'histoire de Joséphine rencontre celle de Virginie. Une adolescente de notre époque et une femme peinte et effacée (ce qu'on appelle un "repentir") sur un tableau du XIXe siècle. Une parenthèse inattendue pour Joe qui, si elle se serait largement passé des circonstances qui l'ont mené à être enfermée de nuit dans le Musée d'Orsay, va apprendre beaucoup de cette rencontre, de ces confidences. Virginie va lui raconter son histoire, pourquoi Gustave Courbet l'a effacé du tableau L'Homme blessé (1844/1854) et qui sont les femmes qu'il a effacé de certains de ses autres tableaux. Des histoires qui vont faire écho à ce que l'adolescente vit. Tout cela en parlant également de désir et de consentement...

J'aime lorsque les auteurices prennent le temps de nous dire le pourquoi d'un roman, nous donnent des précisions sur ce qui est véridique ou inventé et toutes sortes d'infos de ce genre - ce que Marine Carteron fait à la fin du roman avec "Histoire de l'histoire ou « Comment naissent les romans ? »" ; "Pour aller plus loin..." et "Les cinq effacées de Gustave Courbet".

"repentir" : Correction apportée par un écrivain, un artiste à son œuvre, à son texte et en particulier par un peintre à son tableau en cours d'exécution. - définition du dictionnaire Larousse en ligne

• • • • •

Sur l'art et la peinture, j'ai lu et aimé...

Azul d'Antonio Da Silva (du Rouergue, 2021) - lu en avril 2025

La Jeune Fille à la perle de Tracy Chevalier (Folio, 2022) - lu en 2018

et Marine Carteron évoque Décomposée de Clémentine Beauvais (Inconopop, 2021) qui me tente beaucoup.