La Reine des Enfers de Bea Fitzgerald

3 août 2025

Les Dieux ont menti : Perséphone n’a jamais été kidnappée ni retenue aux Enfers par Hadès. Elle s’y est précipitée.

Vous pensez que Perséphone a été kidnappée par Hadès et retenue aux Enfers ? Détrompez-vous : elle s'y est précipitée. Hors de question pour la jeune déesse d'accepter le mariage arrangé auquel ses parents la destinent ! Maintenant, elle doit convaincre Hadès de l'aider. Ce n'est pas une mince affaire : le dieu des Enfers est à la fois arrogant, franchement hostile - et horriblement sexy. Mais pour gagner sa liberté et conquérir son pouvoir, Perséphone est prête à prendre tous les risques...

Titre : La Reine des Enfers - Autrice : Bea Fitzgerald
Titre VO : Girl, Goddess, Queen (2023)
Traductrice : Anne Guitton
Éditeur : Nathan - Date de sortie : mai 2024
Nombre de pages : 448 Prix : 18,95 €

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Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
références à la culture du viol et aux agressions sexuelles, sans description explicite / guerre et troubles du stress post-traumatique / relations parentales abusives et manipulatrices, sans maltraitance physique / actes de violence, sans description explicite
avertissements cités au début du livre
Pour fuir un mariage arrangé par Déméter et Zeus, ses parents, Perséphone - encore connue et appelée Coré à ce moment-là - s'arrange pour qu'Hadès la garde caché aux Enfers. Une cohabitation forcée qui les déstabilise, surtout lorsqu'au-delà des pics qu'iels se lancent, chacun•e sent que ses sentiments évoluent. Présenté comme la parfaite romantasy enemies to lovers à découvrir dès 15 ans par la ME, La Reine des Enfers est un roman qui a attiré mon attention parce qu'il revisite l'histoire de Perséphone et Hadès, de la mythologie grecque. Enemies to lovers, cohabitation forcée, fake dating & co - des tropes à la pelle.

"- La mythique Coré que personne n'a vue depuis l'enfance, élevée sur une île secrète dans le but de préserver sa pureté... Tu es une légende vivante pour eux. Un trophée sans pareil." - Cyané

Une revisite avec du potentiel, mais qui a peiné à me convaincre.
Oui, j'ai aimé l'intention féministe de la revisite - et que cela parle de consentement aussi (aussi bien concernant le mariage que la sexualité). Ils ont fait de ton nom une insulte, une chose dont il faudrait avoir honte. Mais il n'y a rien de mal à être une petite fille, ma chérie. Les petites filles n'ont peur de rien. - Styx à Perséphone. Oui, j'ai apprécié l'inversement des rôles concernant certains aspects de la personnalité des personnages principaux. Soit c'est un manipulateur qui mérite de mourir noyé dans le Styx, soit sa naïveté est sincère et je vais devoir lui révéler comment le monde fonctionne. - Perséphone concernant Hadès. Et puis la motivation de Perséphone à faire changer les choses était intéressante ; Si je parviens à mes fins, mon au-delà modifiera en profondeur la morale humaine et le monde ne sera plus jamais le même. Sans parler des dieux.

MAIS. Usant de formule comme "au bout de quelques semaines" & co, l'autrice fait défiler le temps sans jamais nous proposer quelque chose de réellement construit et développée. J'aurais adoré passer du temps sur les projets de Perséphone aux Enfers, de voir les choses évoluer peu à peu - au lieu d'avoir l'impression que tout se met en place en un claquement de doigts. Une impression liée au fait que la romance prend trop le pas sur la fantasy (selon moi, of course). L'autrice nous rabâchent encore et encore que Perséphone est réellement amoureuse d'Hadès et qu'Hadès est réellement amoureux de Perséphone mais, bien sûr, les deux mettent un temps fou à s'avouer leurs sentiments. D'ailleurs, là encore, nous sommes souvent confronté•es à des phrases comme "nous passons la soirée à échanger des anecdotes", sans jamais réellement nous les faire partager, justement, ces conversations privées qui donneraient de l'intérêt et de la consistance à la relation qui est censée se construire sous nos yeux. Déjà que la romance n'est pas un genre que j'aime particulièrement, là ça m'a rapidement saoulé, je l'admets. Surtout que cela laisse malheureusement peu de place à une intrigue de qualité question fantasy. Résultat, il y a un manque flagrant d'intensité. Faire intervenir Zeus et Déméter (et Hécate aussi) plus souvent aurait réglé ce manque aisément - la preuve avec les dernières pages qui apportent enfin un peu de tension, avec une confrontation attendue et des révélations importantes.

Concernant les personnages, ce n'est pas ouf non plus. Les secondaires manquent de présence et de développement. Et si Perséphone a un semblant de personnalité et de répondant (j'aurais aimé être plus convaincue par sa soif de pouvoir), Hadès paraît simplement fade (malgré de bonnes idées). Un mec gentil et à l'écoute n'est pas obligé de paraître aussi barbant. De plus, les dialogues entre les deux sonnent creux. Bref, une petite déception - le worldbuilding, les personnages et la romance auraient mérité d'être plus développé•es et intenses. Malheureusement, dans l'ensemble, ça reste bien trop gentillet.

"J'étais sage. J'étais docile. J'étais parfaite, merde ! 
Alors quand j'ai fini par craquer, je ne l'ai pas fait à moitié. 
Quand j'ai fini par dire non, je l'ai hurlé depuis le sommet des montagnes. 
Ou, en l'occurrence, depuis le fond des Enfers." - Perséphone


Autre revisite de mythe.
En mai dernier, la ME a traduit une autre revisite de mythe de l'autrice ; La Malédiction de l'Oracle - présentée comme une romantasy F/F qui réinvente la guerre de Troie. Cela pourrait être intéressant, mais vu mon avis sur La Reine des Enfers, je vais sans doute passer mon chemin. N'hésitez pas à me dire si vous avez l'un ou l'autre de ces romans !

Commentaires

  1. Dommage que le côté gentillet et les personnages secondaires un peu fades ne t'aient pas convaincue.

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Merci beaucoup pour votre passage par ici et votre commentaire ♥