
1987, une banlieue new-yorkaise. Écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents absents, June rêve d'art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Quand il meurt du sida, inconsolable, l'adolescente se lie d'amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme "l'ami" de Finn. Confrontée au deuil, à la réalité d'une maladie encore honteuse et au malaise de sa famille, June bascule dans le monde des adultes et son hypocrisie.
Titre : Dites aux loups que je suis chez moi
Autrice : Carol Rifka Brunt
Titre VO : Tell the Wolves I'm Home (2012)
Traductrice : Marie-Axelle de La Rochefoucauld
Éditeur : 10/18 - Date de sortie : juin 2016
Nombre de pages : 504 - Prix : 9,50 €
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Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
⇾ alcool - maladie (sida) - mort

Je ne sais absolument plus où j'ai entendu parler de ce roman... Cela étant dit, je suis contente de l'avoir mis dans ma wish list puis lu, car j'ai beaucoup aimé cette lecture. À ma connaissance, c'est le seul roman publié par l'autrice pour le moment.
1987. Couple homosexuel, sida et secrets de famille.
Les parents de June ne semblent pas vouloir admettre l'existence de "l'ami particulier", comme ils l'appellent, de Finn. Alors Toby n'a jamais eu sa place dans la vie de June, pourtant si cher au cœur de son amoureux. Résultat, June et Toby apprennent doucement à se connaître en plein deuil. Lui la connaît déjà un peu, elle le découvre - avec, en tête, les mots de ses parents le désignant comme coupable de la mort de Finn.
L'autrice nous place à la fin des années 80 et parle du sida et d'homosexualité, sans pour autant mettre l'accent sur l'homophobie. C'est un point que je tenais à souligner. Elle n'a pas "joué" là-dessus et c'est tant mieux, selon moi. Elle nous parle aussi des relations entre les membres d'une même fratrie. June et Greta, sa grande sœur, ont une relation très compliquée - qui le devient encore davantage lorsque June commence à se rapprocher de Toby. Parfois les mots de Greta étaient si tranchants que je les sentais me couper les entrailles, réduisant mes organes, mon cœur, en petits morceaux.
J'ai aimé... Que le portrait que Finn peint de ses nièces, peu avant sa mort, soit au cœur du roman, comme un fil rouge. L'ambivalence des sentiments pas toujours beaux que nous ressentons. Le chagrin partagé. Essayer de comprendre Greta, son mal-être et ce qu'elle attend de sa petite sœur. Entre jalousie et regret. Découvrir la personnalité de June - la drôle de fille qui se promenait avec un livre d'histoire médiévale usagé dans son sac à dos, la fille qui ne portait que des jupes, en général avec des bottes qu'on aurait dit venues du Moyen Âge, la fille que l'on surprenait en train d'observer les autres. J'ai été touchée par... Certains passages déchirants, où on aimerait pouvoir tenir la main des personnages dans les moments durs qu'ils vivent. La fin, les décisions prises. Bref, c'est un roman que je vous conseille grandement.
"[...] Quel est le super pourvoir de June Elbus ?
- Mon cœur. Un cœur dur, ai-je dit sans trop savoir d'où ça sortait. Le cœur le plus dur du monde.
- Hmmm, a répondu Toby en agitant un doigt dans l'air. Voilà un pouvoir utile, tu sais. Très pratique. La question c'est...
Toby a marqué une pause, comme s'il prenait cette conversation très au sérieux.
- C'est quoi la question ?
- La question c'est : pierre ou glace ? Un cœur qu'on fend, ou un cœur qui fond ?"
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