Un sac de billes

Paris, 1941. Joseph a dix ans. Dans le pays occupé par les nazis qui obligent tous les Juifs à porter l'étoile jaune, le jeune garçon et son frère Maurice tentent de franchir la ligne de démarcation sans papiers, pour gagner la zone libre.

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Un sac de billes de Joseph Joffo

Editions Le Livre de Poche (Jeunesse), 2017 - 443 pages - 5,90€

"Mais qu'est-ce qui vient d'arriver ? J'étais un gosse, moi, avec des billes, des taloches, des cavalcades, des jouets, des leçons à apprendre, papa était coiffeur, mes frères aussi, maman faisait la cuisine, le dimanche papa nous emmenait à Longchamp voir les canassons et prendre l'air, la semaine en classe et voilà tout, et tout d'un coup on me colle quelques centimètres carrés d'un tissu et je deviens Juif."

Merci aux éditions Hachette et Le Livre de Poche pour cet envoi. Ce livre étant un témoignage, je ne me permettrai évidemment pas de "juger" avec des plus et des moins comme je le fais d'ordinaire. Un sac de billes est probablement un des témoignages les plus connus sur la Seconde Guerre mondiale. Étant une époque sur laquelle j'essaie de lire régulièrement, il était grand temps que je le découvre à mon tour. Car, soyons honnête, excepté le fait que Joseph et Maurice doivent prendre la route seuls pour rejoindre la zone libre, je ne connaissais pas grand chose à ce témoignage.

Cette tranche de vie nous montre le périple de deux jeunes frères, obligés de quitter leurs parents pour retrouver leurs frères en zone libre. Elle nous montre le long chemin parcouru, la peur des contrôles, l'entraide des gens qui ont croisé leur route, les rares moments inattendus de joie et de jeu, l'occupation et, peu à peu, l'histoire de Joseph Joffo et de sa famille nous est dévoilée. La plume de l'auteur est forcément intéressante, car il parle lui-même de son enfance, de ses souvenirs bons et mauvais de cette période. Du haut de leurs dix et douze ans, les deux frères ont connu des heures sombres et des séparations familiales, avec, toujours, une débrouillardise incroyable pour essayer de s'en sortir.

Un témoignage à mettre entre les mains des enfants, dès 10 ans. La présence du glossaire, à la fin, rend le tout compréhensible et instructif. Concernant les adaptations, au vu de ce qu'en dit Joseph Joffo, dans la postface, je pense éviter de regarder la version de Jacques Doillon. En revanche, celle de Christian Duguay, je la verrai, c'est certain.