Les lectures de Marinette: Miss Cyclone

À Coney Island, les manèges sont à l’arrêt. Face à la mer grise, Angela et June partagent une cigarette. C’est l’hiver de leurs 16 ans. L’hiver où John Lennon va mourir. L’hiver où les deux jeunes New-Yorkaises, si différentes mais complices depuis l’enfance, entrent dans l’âge adulte. Un secret, cette nuit-là, décidera de tout : les amours, les mariages, les rêves et les échecs. Tandis que la ville change, souffre ou s’amuse, les deux copines vivent côte à côte cet étrange grand huit : le cyclone de la vie.

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Miss Cyclone de Laurence Peyrin

Éditions Pocket, 2018 - 346 pages - 7,60€

✗: À éviter si vous n'aimez pas les fins (un peu) ouvertes.

✓ : Un recit réaliste, qui dépeint la vie, ses épreuves, ses doutes et ses joies.
Une amitié qui évolue, de l'adolescence à la vie adulte.

Laurence Peyrin est une autrice dont les romans semblent beaucoup appréciés (d'après les retours sur Livraddict) et que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire jusqu'à maintenant. Miss Cyclone n'est pas resté longtemps dans ma pile à lire, car la couverture sentait bon l'été - même si finalement, l'intrigue est loin de se dérouler seulement à cette période.

"L'âge adulte leur arrivait en pleine face, et ça, elles ne l'avaient au fond pas vu venir."

Humain et réaliste. L'autrice n'idéalise pas l'amitié ou la vie. Elle nous parle du positif, du soutien, de l'amour. Mais, elle n'oublie pas les doutes et les espoirs déçus. C'est ce mélange, ces vérités, qui fait de ce roman une bonne lecture contemporaine. Au fil des années, de l'assassinat de John Lennon aux attentats du 11 septembre, Angela et June grandissent et vivent, s'adaptant aux circonstances. Les deux adolescentes, si différentes l'une de l'autre, ne vont pas se lâcher, malgré des choix de vie et un état d'esprit également divergents. Un récit parfois doux-amer, avec des scènes qui nous marquent, des remises en question, des rêves à remettre à plus tard - les actes manqués, les occasions perdues.

"Souvent, Angela se sentait l'âme d'une criminelle potentielle. Elle traversait son quotidien tranquille avec une grenade dans un coin de la tête, prête à la dégoupiller : Je suis quelqu'un d'autre et personne ne le voit."

Angela, Miss Cyclone, est un personnage qui se révèle bien plus complexe, moins superficielle, qu'elle peut le paraître de prime abord. June a plus de mal à trouver un équilibre, quitte à blesser les gens autour d'elle. Le ton évolue au fil des années qui passent et aux filles qui grandissent. Toujours francs, cela dit. C'est une chose que j'ai aimée. Reflet de la société et de leur mode de vie. Bref, il est certain que je lirai d'autres romans de Laurence Peyrin !