Simple

Simple dit « oh, oh, vilain mot » quand Kléber, son frère, jure et peste. Il dit « j'aime personne, ici » quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple. Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie, à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.

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Auteure : Marie-Aude Murail

Éditeur : L'École des Loisirs (Médium)

Année d'édition : 2004

Nombre de pages : 206

Prix du livre : 9€

ISBN : 978-2-211-07469-8

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✖ : Le petit manque de réalisme.

✔ : Pratiquement tous les personnages.
Le sujet principal abordé, et tous les autres.
La plume de l'auteure.

Tout premier livre que je découvre de Marie-Aude Murail. Un livre qui me tentait depuis longtemps, car le résumé laissait présager une histoire incroyablement forte. Et, je dois dire que je ne suis absolument pas déçue par cette lecture !

L'auteure aborde le sujet de l'handicap mental, sans tabou. Avec des instants difficiles, des mots durs, mais également de beaux moments de fraternité et d'amitié. C'est une lecture intelligente, qui nous montre le comportement des gens face à ce qu'ils ne comprennent pas toujours. La tolérance des uns, l'incompréhension des autres. J'ai particulièrement apprécié le personnage d'Enzo, car il représente parfaitement bien la complexité des sentiments que tout à chacun peu ressentir. Quant à la relation Kléber/Simple, elle est très touchante, et difficile en même temps. Il n'est pas toujours aisé pour Kléber de prendre soin de Simple. Il pète les plombs, de temps en temps, il se lasse, mais il reste toujours présent pour lui.

Kébler est désormais responsable de son frère aîné. C'était ça ou le laisser à l'institut Malicroix, où son père l'a laissé. Voilà bien là le seul bémol que j'ai trouvé à ce livre ; je ne trouve pas ça très réaliste qu'un jeune homme, déficient mental de vingt-deux ans, soit confier à la garde de son frère de dix-sept ans. Qui plus est, quand celui-ci décide de débarquer à Paris, avec l'accord tacite de leur père, de prendre un appartement, et d'aller à l'école tout en s'occupant de son frère... Bref, je trouve ça un peu gros et pas vraiment crédible. Ça ne m'a pas empêché de m'attacher très fort à ces deux personnages, et même à monsieur Pinpin - même s'il fait un peu flipper par moment -, le fidèle compagnon de Simple.

"Dix-sept ans. Il avait dix-sept ans, il venait de s'inscrire en terminale à Henri IV. Il ambitionnait

des classes préparatoires, puis une grande école. Et il traînait après lui une espèce de monstre. Son

frère Simple - de son vrai nom Barnabé -, qui croyait que les lapins en peluche sont vivants."

La plume de l'auteure m'a énormément plu - à part sa tendance à mettre des "mais" devant de nombreux dialogues. Le sujet abordé est difficile et elle trouve les mots justes pour nous en parler. De plus, j'ai bien apprécié le fait que tous les titres de chapitre mettent en scène Pinpin dans une aventure qui va lui arriver ; Où monsieur Pinpin pète le téléphone, Où monsieur Pinpin fait l'amour et la guerre, Où monsieur Pinpin échappe de justesse aux requins, etc. 

En conclusion, un livre très intéressant à découvrir, que je vous conseille vraiment. Ce qui est certain, c'est que je lirai d'autres livres de cette auteure !