Persuasion

Depuis quand une jeune fille a-t-elle besoin qu’on lui dicte sa conduite ? Si elle s’est laissé persuader trop jeune de rompre ses fiançailles, Anne Eliott n’est plus dupe. Et lorsque son ancien amant réapparaît, auréolé de gloire, l’heure n’est pas à l’indécision. Pour Anne, il est temps de faire fi des convenances et de la vanité de son entourage !

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Persuasion de Jane Austen

Titre original : Persuasion

Traduit par André Belamich - Postface d'Henri Plard

Editions 10/18 (Domaine étranger), 2009 - 317 pages

✖ : La couverture de mon édition.

✔ : Anne, un personnage principal calme et réservé, observateur.
Le décor, les personnages, les rencontres, les balades, etc.
L’œil de l'auteure sur son époque.

Je remercie une énième insomnie qui m'a fait sortir ce Jane Austen de ma pile à lire en pleine nuit...

Première bonne nouvelle, nous avons droit à une postface et non à une préface (oui, je suis encore remontée contre celle de Les hauts de Hurle-Vent, qui en racontait beaucoup trop). Et, les mots d'Henri Plard sur l'auteure et ses œuvres m'ont intéressé. Ensuite, oubliez les fougueuses Emma et Elizabeth, faites la rencontre de la discrète Anne. Mise de côté par son père et ses sœurs, écoutant malgré ses désirs les conseils des autres, elle a, il y a huit ans, quitté l'homme qu'elle aimait. Avec ce personnage principal, nous changeons des caractères des autres héroïnes de l'auteure.

Obligé de louer leur château de Kellynch, pour cause de dettes, Anne passe quelque temps chez sa soeur Mary et son beau-frère Charles, avant de devoir rejoindre son autre soeur et son père à Bath. Les nouveaux occupants ne sont autres que l'amiral Croft et sa femme. Cette dernière étant la soeur de l'ancien amour d'Anne ; Frederick Wentworth. Celui-ci va bien entendu faire une apparition et chambouler la jeune femme. Mais, il a la rancune tenace et ne s'est pas remis de leur histoire non plus. Décidé à se trouver une épouse, il se reproche des soeurs de Charles, sous le nez d'Anne...

L'histoire m'a plu, même si elle reste très calme. Nous évoluons aux côtés de plusieurs familles. Et, bien sûr, en gardant un œil sur Anne et Frederick. Comme toujours, la plume de l'auteure est un délice de cynisme et de critique de la société du début des années 1800. L'auteure reprend souvent les mêmes thèmes ; la jeunesse, la famille, l'amour, Bath, le mariage, etc. - et se joue à la perfection de tous ses codes de la bonne société. Comme souvent, certains personnages sont tournés en ridicule pour subtilement, ou non, pointer le doigt sur telle ou telle habitude de l'époque. J'ai souvent souri face au comportement de Mary - bravo à la patience d'Anne pour la supporter. Même chose concernant Elizabeth et Sir Walter d'ailleurs. Avec plaisir, nous rencontrons d'autres personnages, certes imparfaits, mais attachants et ayant un bon fond. Et, surtout, c'est un plaisir de voir la jeune femme finir par s'assumer de mieux en mieux, même si cela se fait, fidèle à son caractère, très discrètement. Rien de bien révolutionnaire, juste un amour constant qu'elle ne sait comment gérer en voyant évoluer Frederick dans le même cercle qu'elle. Bref, un très bon Jane Austen (son dernier).

En quelques mots...

 XIXe siècle | Kellynch | Amour | Ressentiment | Famille | Bath