Ben ne sait plus qui il est, il ne reconnaît plus ses proches. Alzheimer ?
Il va devoir revisiter un passé douloureux dans l’Allemagne en guerre et celle de la libération, puis dans l’Angleterre et la France des années cinquante. Son fil rouge, fil d’Ariane dans le labyrinthe d’une mémoire traumatique : son amour d’enfance, Tuva, née dans un Lebensborn norvégien, qu’il rejoint à Berlin, un soir d’août 1961, alors que le Mur va scinder la ville en deux.
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Août 61 de Sarah Cohen-Scali
Éditions Albin Michel, 2019 - 470 pages - 19€
✗: Le Ben de 83 ans m'a parfois manqué.
✓ : Les différents narrateurs qui se succèdent tout au long du roman.
Les faits historiques ; l'après Seconde Guerre mondiale et l'Allemagne dans les années 60.
Beaucoup d'émotions. Menaces et injustices, morts et séparations déchirantes, famille et amour.
Les faits historiques ; l'après Seconde Guerre mondiale et l'Allemagne dans les années 60.
Beaucoup d'émotions. Menaces et injustices, morts et séparations déchirantes, famille et amour.
Merci aux Éditions Albin Michel pour cet envoi. Ayant déjà lu des romans de Sarah Cohen-Scali, je sais son efficacité à nous embarquer dans ses récits. Impossible d'oublier ma lecture de Max. Et, bien évidemment, Orphelins 88 finira par être lu aussi. Trois romans qui, comme le souligne l'autrice dans une note à la fin, ont des héros différents, mais sont liés.
Ben a reçu une lettre, d'un de ses anciens amis, et il se retrouve, désorienté, au commissariat. C'est une jeune femme du prénom d'Angela, qui vient le chercher. Elle semble habiter avec lui. Ben ne se souvient pas qui elle est. Est-ce dû à Al ?
"Je me suis juré de ne plus jamais prononcer un seul mot d'allemand, alors si tu veux bien, je vais la baptiser autrement. « Alzheimer », pour nous, deviendra « Al », d'accord ?"
La première partie nous fait voyager entre aujourd'hui et la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Dans la deuxième, c'est entre aujourd'hui et 1955. Puis, d'autres années et d'autres souvenirs nous sont dévoilés. Toujours entre présent et passé. Cela, grâce à la narration particulière du roman. Le premier narrateur est la mémoire du passé de Ben. Une version de lui-même, plus jeune, ou bien une présence liée à sa maladie ? Peu importe. De fait, nous ne sommes qu'une seule et même personne. Simplement, j'appartiens au passé. Un passé qui s'invite au présent. Au fil des souvenirs explorés, cette présence passe le relais à des versions d'elle-même plus âgées. Ils cohabitent avec le Ben d'aujourd'hui, lui parlent et se posent des questions sur leur vie, sur la belle Tuva. Une narration quelque peu déroutante, au début, mais surtout très originale et qui permet au mieux de comprendre Ben dans les différentes étapes de sa vie.
Des moments difficiles et forts, d'autres plus touchants, plein de vie, d'amour et d'espoir. Aussi bien dans le passé que dans le présent. L'autrice frappe fort. Si le Ben âgé de quatre-vingt-trois ans est tiraillé par ses douloureux souvenirs que le jeune Ben lui remet en mémoire, celui-ci est atterré de découvrir les similitudes entre les migrants ayant fui leurs pays en guerre et leur état, en 1945, à lui et aux autres survivants, par exemple. Concernant la Seconde Guerre mondiale, l'autrice met principalement l'accent sur le "après" pour les enfants. Ceux qui, comme Ben, n'ont plus de famille. Mais aussi ceux nés durant le programme Lebensborn, pas forcément bien recueillis par la suite, à cause de leur lien avec l'Allemagne. Sarah Cohen-Scali a la force et la délicatesse de trouver la bonne manière d'aborder les choses. La Seconde Guerre mondiale n'est pas le seul fait historique évoqué et bien mis en avant. L'autrice nous y parle aussi de la vie en Allemagne dans les années 60, avec la construction du Mur, la RDA, etc. Des passages intéressants et déchirants à lire.
Les larmes aux yeux, de rage, de tristesse, de soulagement et d'espoir parfois. Ce n'est pas la première, ni la dernière fois, que je lis un roman ou un livre sur ces sujets, mais ça me touche clairement toujours autant. Un moment de lecture intense. Difficile de refermer le livre sans avoir une pensée pour tous ces enfants qui ont connu d'effroyables épreuves et la vie qu'ils ont dû, tant bien que mal, essayer de se construire après tout cela. Un roman que je vous conseille vraiment.
Des moments difficiles et forts, d'autres plus touchants, plein de vie, d'amour et d'espoir. Aussi bien dans le passé que dans le présent. L'autrice frappe fort. Si le Ben âgé de quatre-vingt-trois ans est tiraillé par ses douloureux souvenirs que le jeune Ben lui remet en mémoire, celui-ci est atterré de découvrir les similitudes entre les migrants ayant fui leurs pays en guerre et leur état, en 1945, à lui et aux autres survivants, par exemple. Concernant la Seconde Guerre mondiale, l'autrice met principalement l'accent sur le "après" pour les enfants. Ceux qui, comme Ben, n'ont plus de famille. Mais aussi ceux nés durant le programme Lebensborn, pas forcément bien recueillis par la suite, à cause de leur lien avec l'Allemagne. Sarah Cohen-Scali a la force et la délicatesse de trouver la bonne manière d'aborder les choses. La Seconde Guerre mondiale n'est pas le seul fait historique évoqué et bien mis en avant. L'autrice nous y parle aussi de la vie en Allemagne dans les années 60, avec la construction du Mur, la RDA, etc. Des passages intéressants et déchirants à lire.
"« Plus jamais ça », a-t-on proclamé au lendemain de la libération des camps. Mais comment respecter ce serment, si l'on ne parle pas de « ça » ?"Parmi les bémols, peu nombreux toutefois, je citerai quelques longueurs. Elles ne sont pas réellement gênantes, car elles ont un intérêt pour l'histoire (et l'Histoire), mais elles nous tiennent parfois trop éloignées du Ben d'aujourd'hui. De plus, j'aurais aimé qu'il y ait une suite à la lettre qu'il reçoit au début, celle qui déclenche tout. Deux petits regrets...
Les larmes aux yeux, de rage, de tristesse, de soulagement et d'espoir parfois. Ce n'est pas la première, ni la dernière fois, que je lis un roman ou un livre sur ces sujets, mais ça me touche clairement toujours autant. Un moment de lecture intense. Difficile de refermer le livre sans avoir une pensée pour tous ces enfants qui ont connu d'effroyables épreuves et la vie qu'ils ont dû, tant bien que mal, essayer de se construire après tout cela. Un roman que je vous conseille vraiment.
En quelques mots...
Seconde Guerre mondiale | Angleterre | France | Allemagne | Mémoire | Passé | Présent
Seconde Guerre mondiale | Angleterre | France | Allemagne | Mémoire | Passé | Présent
Je ne connaissais pas ce titre de l'auteur. J'ai lu beaucoup de bien ses deux autres romans qui me font envie. Max est dans ma Pal depuis des lustres. Je vois que celui ci est à la hauteur de la réputation des deux autres.
RépondreSupprimerEffectivement, il est à la hauteur :)
SupprimerJ'espère que Max sera une bonne lecture pour toi.
Dis donc ! J'apprécie ce que tu en dis.
RépondreSupprimerJe pourrais vraiment me laisser tenter par ce roman, je me le note :)
J'ai eu du mal à écrire ma chronique, en ayant peur de ne pas en dire assez ou, à l'inverse, en dire trop, alors je suis contente de donner envie de le découvrir :)
SupprimerC'est un sujet qui me plait bien en lecture (pas dans la vie IRL, suis pas maso, Oh ! ^^)
RépondreSupprimerDu coup, je me note ce titre, surtout vue ta chronique plus que positive !
J'avoue, ça fait toujours bizarre de dire qu'on aime lire sur le sujet ^^
SupprimerTa chronique fait envie ! Et j'aime l'idée de lier trois romans par leurs personnages ;-) Merci !
RépondreSupprimerC'est plus lié par les événements que par les personnages ;) Mais, c'est top et très bien fait.
SupprimerOk, merci :)
SupprimerMon frère a aimé Max et Orphelins 88, je lui parlerais de celui-ci
RépondreSupprimerIl devrait beaucoup aimé celui-ci aussi alors. Bonne future lecture à lui !
SupprimerJ'ai vu passer ce roman sur le blog d'Hélène (Lire à la Folie) et elle m'avait donné très envie de le découvrir, et je dois dire que ton avis ne fait que renforcer cette envie !
RépondreSupprimerHeureuse que tu aies aimé, il a l'air si touchant, si fort, j'aurais presque peur de le découvrir...
C'est toujours délicat de se lancer dans ce genre de roman, vu le sujet. Mais, je te le conseille vraiment ;)
SupprimerJ'aimerais beaucoup découvrir cette auteure! Que ce soit ce roman ou un autre, ils ont tous l'air intéressants!
RépondreSupprimerL'autrice a une approche un peu différente et c'est très intéressant, oui.
SupprimerJ'ai toujours eu envie de découvrir le roman Max de cette autrice et maintenant, Août 61 en fait partie.
RépondreSupprimerDes romans à découvrir, c'est sûr, si tu t'intéresses à ces périodes de l'Histoire.
SupprimerJe n'ai lu que Max de cette autrice qui m'avait beaucoup marqué ! je note ce titre également car il l'air vraiment très intéressant :)
RépondreSupprimerIl te marquera sûrement presque autant que Max ;)
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