Mauvaise graine de Sara Strömberg

Dans la célèbre station de ski d’Åre, même si les touristes continuent de se montrer dans les restaurants de luxe, les locaux commencent à se préparer pour la période de chasse et l’obscurité des longs mois d’hiver...

Ancienne journaliste reconvertie en prof, tout juste larguée par son mari de longue date, Vera Bergström vit dans un trou à rats au-dessus de la vieille gare routière, aujourd’hui laissée à l’abandon. Elle lutte contre les saignements constants dus à la ménopause et contre le mirage d’une vie qui n'a jamais existé.

Lorsqu'une femme est retrouvée assassinée dans les bois à l'arrière d'Åreskutan, elle se laisse convaincre par son ancien patron de rédiger un article. Mais, en cours de route, elle devient de plus en plus obsédée par l'idée de découvrir qui était la victime, qui l'a assassinée – et pourquoi. Il ne faut pas longtemps avant que Vera elle-même ne soit en danger.

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Mauvaise graine de Sara Strömberg

Éditions HarperCollins (Noir), 2024 - 445 pages - 22,50 €

VO : Sly (2021) - Traduit par Anne Karila

• service presse •

Avertissement (Trigger Warning) :

Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez.

Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.

⇾ mort - évocation de harcèlement, agression et viol - chasse - maltraitance animale - évocation de désir d'enfant et d'infertilité

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Sara Strömberg.

Écrivaine et journaliste suédoise, Sara Strömberg nous propose ici une nouvelle série policière avec pour personnage principal Vera Bergström, journaliste quinquagénaire. En VO, deux autres tomes sont déjà sortis et le quatrième semble être en préparation (cf le site de l'autrice).

Meurtre & journalisme d'investigation. Entre passé et présent.

Un meurtre dont personne ne semble se soucier commence à attiser la curiosité de Vera, ancienne journaliste. Plus elle fouille dans le passé de la victime, plus l'enquête qu'elle mène devient prenante pour nous, lecteurs•rices, nous dévoilant les secrets d'Isabella... et ils sont nombreux. J'ai vraiment eu envie de connaître le fin mot de l'histoire - qui reste classique, sans être décevant. Vera (et nous par la même occasion) doit sans cesse réajuster ce qu'elle pense de tel ou tel personne, victime ou suspect•e, en fonction des nouvelles informations qu'elle trouve.

"Qu'est-ce que je faisais là, en définitive ? Au départ, j'avais pour mission de brosser un tableau de ceux qui continuaient à vivre, ceux qui maintenant regardaient par-dessus leur épaule, des fois qu'un fou en liberté rôderait dans le village. À quel moment ma tâche s'était-elle transformée ?"

Un véritable page turner... avec des bémols.

L'automne dans le comté de Jämtland. Cela donne un cadre particulier à l'histoire, un certain charme dans le froid et la neige. Un premier tome prenant, malgré quelques petites choses qui m'ont moins convaincu. Pour commencer, le fait que l'autrice nous place au sein d'une petite communauté peut sans doute expliquer cela, mais il y a beaucoup de grosses coïncidences. Des éléments ou les bonnes personnes sont mis•ses sous le nez de Vera pile au bon moment pour relancer son enquête... Et puis j'aurais aimé qu'elle se frotte un peu plus à la police, qui semble quasi inexistante, alors qu'un meurtre a eu lieu. Outre cela, je regrette la manière dont elle se voit et se présente en tant que femme d'une bonne cinquantaine d'années. Je trouvais ce point tellement intéressant. Enfin un personnage féminin un peu plus âgé que ce qui nous est proposé d'ordinaire. Malheureusement, elle-même semble avoir un problème avec son âge, se qualifiant, entre autres, de "femme périmée".

"Dans ce trou perdu, tout semblait relié en un maillage serré, alors que tous faisaient de leur mieux pour ne paraître liés à rien."

Vera Bergström.

Au premier abord, Vera est une femme que j'ai trouvé revêche - une anti-héroïne qui peine à être attachante. Je m'attendais à une forte tête, et j'ai été un peu déçue de la voir si rapidement battre en retraite quand elle trouve "plus fort" qu'elle en face. Cependant, mon ressenti a évolué au fil de sa propre évolution. La quinqua qui rumine son licenciement et sa séparation fait son bout de chemin à mesure qu'elle enquête, reprend un peu du poil de la bête (quelle belle expression) et la sentir plus apaisée en la quittant me donne envie de continuer la série, pour voir de quelle manière elle peut encore s'épanouir et quel en sera(it) l'impact sur les affaires qu'elle aura à traiter.