Les Catilinaires

La solitude à deux, tel était le rêve d'Emile et de Juliette. Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l'un près de l'autre.

Étrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d'abord est venu se présenter, puis a pris l'habitude de s'incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes les foules du monde…

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Les Catilinaires d'Amélie Nothomb

Editions Le Livre de Poche, 202 - 151 pages - 3,05€

Tout est un jeu de patience, qui prend une tournure étrange. Un couple de retraités, Emile et Juliette, a trouvé la Maison de leur rêve. Celle qui va leur permettre d'assouvir leur besoin de solitude qu'il recherche depuis toujours. Le seul voisin aux alentours est un médecin, Palamède Bernardin, qui vient sonner chez eux pour, semble-t-il, une petite visite de courtoisie. Malgré eux, ce voisin indésirable va s'imposer dans leur vie, chaque jour de 16h à 18h. Deux heures interminables et de plus en plus incongrues. Emile a beau essayé divers stratagèmes pour lui arracher d'autres réponses que "oui" ou "non", Palamède reste stoïque et semble prendre la mouche seulement lorsque le couple ne reste pas assis avec lui à lui poser ces questions inutiles. Pourtant, la seule qui compte est de savoir ce qu'il cherche réellement. Pourquoi venir tous les jours, au point que le couple ne sache plus quoi faire ? Emile va essayer de comprendre ses intentions, son mode de vie, etc. Ce qui va l'amener à remettre en question ses propres pensées et convictions.

"Affronter un bavard est une épreuve, certes. Mais que faire de celui qui vous envahit pour vous imposer son mutisme ?"

En si peu de pages, Amélie Nothomb a réussi à instaurer une ambiance qui m'a fait penser à celle de Esprit d'hiver de Laura Kasischke. Elle a également réussi à nous faire comprendre le lien très fort qui existe entre Emile et Juliette, qui sont ensemble depuis toujours. Emile a un regard très protecteur sur sa femme. Nous passons de l'amusement, à l'énervement, à l'incompréhension, à l'inquiétude, etc. Ce Palamède nous fait tourner en bourrique, sans faire et dire grand chose, finalement. Bref, j'ai aimé l'ambiance particulière et l'écriture de l'auteure. En revanche, mon attention pour l'histoire faisait parfois le yoyo. Les moments où le couple essaie de comprendre et gérer la présence intrusive de leur voisin m'ont plu. Quand l'auteure part dans des discours sur la taxinomie chinoise ou autres, j'ai un peu décroché...

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