À 18 ans, demandons l'impossible !

Les événements de mai 68 vus par Madeleine, étudiante à la Sorbonne.

« Nous, les moins de 21 ans, nous ne pouvons pas faire entendre notre voix via le suffrage universel. Comment pouvons-nous alors montrer que nous avons des idées pour changer la société ? Réponse : grâce à notre imagination ! » 

Dans son journal intime, Madeleine raconte avec exaltation sa vie d’étudiante, ses révoltes mais aussi ses espoirs… Elle donne à voir de l’intérieur les événements de mai 68, où un vent de liberté sans précédent soufflait sur la France. 

Un dossier documentaire apporte un éclairage sur cet épisode essentiel de l’histoire du XXe siècle.

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À 18 ans, demandons l'impossible de Adeline Regnault & Elsa Neuville

Editions Casterman, 2018 - 208 pages - 12€

✖ : Pas spécialement d'attachement à Madeleine.
Les annotations en bas de page cassent parfois le rythme.

✔ : La couverture, clin d'œil à l'affiche La beauté est dans la rue.
Deux parties ; journal intime et dossier documenté.
En apprendre plus sur les événements de mai 68.

Merci aux éditions Casterman pour cet envoi. À 18 ans, demandons l'impossible ! est probablement le premier roman que je lis sur mai 68. Une période riche et intéressante qu'il me plaisait de mieux connaître. Le faire sous la forme d'un journal intime (fictionnel) me paraissait attrayant. De plus, le dossier documentaire me semblait un bon plus.

Le récit de Madeleine m'a moins passionné que je m'y attendais - peut-être trop plat, malgré ses convictions. Elle nous parle de sa passion pour le théâtre, ses sorties entre ami(e)s, son petit copain, les questions qu'elle se pose sur son avenir. Elle évoque ce qu'elle apprend des journaux ou de ses camarades, la mort de Che Guevara, celle de Martin Luther King. Après, c'est sûrement un parti-pris de l'autrice, de nous montrer le cheminement d'une étudiante lambda qui vit tout cela de l'intérieur, qui vit au rythme des revendications. Mais, justement, si les faits m'ont intéressé, je ne me suis pas spécialement attachée à cette étudiante. Un peu dérangée qu'elle soit autant dans le jugement envers ses parents, alors qu'elle souhaite l'égalité et le respect, par exemple. J'ai trouvé certains passages, là-dessus, un peu puérils.

"Les étudiants autour de moi veulent changer les choses : création d'associations, assemblées générales, manifs et ateliers. On entend surtout qu'il faut surtout libérer la parole et parler de tout pour faire remonter les sujets qui nous tiennent à cœur. Certains ont des idées utopiques comme les miennes (il faut arrêter toutes les guerres !), d'autres sont des chantres de la révolution. On verra bien ce que ça va donner."  - Madeleine

Même si les notes en bas de page "cassent" parfois le rythme, car trop nombreuses, il est essentiel de voir le contexte bien mis en place. Les références aux manifestations ayant réellement eu lieu (plus de moyens et plus de postes pour la fac, contre l'extrême droite et la guerre au Viêtnam, etc.), ainsi qu'aux musiques et livres de l'époque aident aussi.

"Au-delà des manifestations, Mai 68 est aussi un moment de bouillonnement intellectuel, de libération de la parole et de travail intense pour mettre en oeuvre des idées nouvelles. À toutes les échelles et dans des lieux très différents, des comités d'action se mettent en place afin d'élaborer des propositions concrètes pour améliorer ce qui leur tient à cœur [...]" - extrait du dossier documentaire

En complément du journal de Madeleine, qui est une fiction, nous avons un dossier documentaire par Elsa Neuville. De quoi avoir une récap de ce qui se passe en France et dans le monde en 68 et ce que les différentes manifestations ont fait évoluer, pour les ouvriers, les étudiants, les femmes. Bref, malgré des bémols, un roman instructif et documenté.

En quelques mots...

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