Un bout du monde de Célia Garino

25 sept. 2024


Un bout du monde de Célia Garino
Éditions Sarbacane, 2024 - 468 pages - 18 €

• service presse •


 

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
violence (contre enfant, femme et animal) - mort - abus et attouchement sur mineure

« Moi, mon avenir, j’lui ai dit merde. »

Kelvin, 15 ans, déteste la vie et le reste.
C’est avec trois t-shirts dans son sac à dos (et parce qu’il a foutu le feu au reste de ses affaires) qu’il part du dernier foyer où il vivait. Lui qui ne voulait qu’une chose, qu’on l’oublie et qu’on lui fiche la paix, le voilà servi... Dans la voiture qui file sur les petites routes de campagne, l’adolescent rumine. Là où on l’envoie, son unique et dernière chance, c’est littéralement le « Bout du Monde », et un foyer qui a un nom d’impasse, ça ne peut rien augurer de bon.

Rien, vraiment ?


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La collection Exprim' (ado-adulte).
C'est pour ce genre de roman que j'aime la collection Exprim'. Un roman poignant et actuel, qui nous prend aux tripes tout en réussissant à nous faire sourire. En même temps, impossible d'être déçue par celle qui a écrit le génial Les enfants des Feuillantines (2020). Si vous n'avez pas encore lu Célia Garino, qu'attendez-vous ?!


Un bout du monde, La reine des neiges et du thé dans la tronche...
Kelvin a beau jouer les durs, il est bel et bien flippé de se retrouver là, dans ce bout du monde, sans savoir à quelle sauce il va être mangé ! Encore plus lorsqu'il rencontre les autres enfants et ados de la maison... Des personnalités débordantes et malmenées par la vie, un joyeux bazar. Ici, c'est la Normandie, chez Sonja. La dernière chance de Kelvin. À lui de la saisir, s'il le veut. Malgré "la bête" en lui, cette colère qu'il peine à maîtriser.

"La bouche pâteuse et la honte en bracelet autour du pied, je me lève. Ces escalades véloces d'humeur, ça me plaît pas, je les contrôle pas, ça me met hors de moi littéralement, tellement que je me vide. Et après, j'ai du mal à raccrocher la réalité."

Célia Garino a une écriture particulièrement imagée, qui donne un charmant langage fleuri à Kelvin ! Perso, j'ai adoré, parce que ça colle tellement bien au personnage. Et puis, on s'y attache vite à cet ado qui n'espère plus rien. Comme aux autres d'ailleurs. On s'y sent bien, dans ce bout du monde, que Sonja a su rendre plein de vie et chaleureux, malgré les moments sombres du passé que tous•tes portent dans le cœur et malgré le regard de certain•e•s sur le handicap aussi (c'est un sujet important du roman). J'ai aimé la douce évolution de Kelvin, la relation qu'il tisse avec chacun•e•s (enfants et adultes qui l'entourent), le fait qu'il se rend compte que certain•e•s adultes sont là pour les bonnes raisons (aider, accompagner, être à l'écoute). Bref, avec ce roman, j'ai été en colère, j'ai eu le cœur brisé, j'ai espéré intensément et j'ai souri pleinement.

"Ici, c'est purée de calme et en même temps bruyant. Un silence assourdissant parfois, ponctué de cris et de rires et de pleurs."

Si vous avez aimé ce roman, n'hésite pas à vous tourner vers Les enfants des Feuillantines (of course), mais aussi vers Les belles vies de Benoît Minville (2016).

Commentaires

  1. La couverture est agréable, mais quand je lis ta chronique, j'ai la sensation qu'elle diverge un peu du sujet du roman...je me trompe ?

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    1. En fait, elle représente très bien l'endroit où se retrouve Kelvin, la maison de Sonja avec les animaux ;)

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  2. Je me note, à la fois, ce roman et cette collection. Tu me donnes envie de découvrir les deux.

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Merci beaucoup pour votre passage par ici et votre commentaire ♥