Lorsque Gregor Samsa s'éveille, un matin, après des rêves agités, il est bel et bien métamorphosé. Doté d'une épaisse carapace d'où s'échappent de pitoyables petites pattes ! Lugubre cocasserie ? Hélas, ultime défense contre ceux qui, certes, ne sont pas des monstres mais de vulgaires parasites... Les siens. Père, mère, sœur, dont l'ambition est de l'éliminer après avoir contribué à l'étouffer...
Ici, un homme se transforme en coléoptère monstrueux, là, un engin pervers tue avec application...
Dans la colonie pénitentiaire, c'est l'expérimentation en direct. Une machine infernale s'acharne sur un soldat soumis. Une machinerie hors pair, digne d'un inventeur à l'imagination torturée !
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La métamorphose suivi de Dans la colonie pénitentiaire de Franz Kafka
Titre original : Die Verwandlung & In der Strafkolonie
Traduit par Bernard Lortholary - Éditions Librio - 2001 - 96 pages - 1,45€
✗: /
✓ : L'atmosphère assez particulière des deux récits, qui semble propre à l'auteur.
J'ai apprécié l'étrangeté des deux histoires. Le fait qu'elles restent en tête aussi.
La métamorphose - Gregor tergiverse... Après s'être découvert des antennes et des petites pattes, il ne sait pas s'il doit sortir de son lit ou non. Sa famille essaie de le persuader d'ouvrir la porte de sa chambre, mais change bien vite d'avis lorsqu'elle découvre sa métamorphose ! S'ensuit le quotidien bizarre de Gregor, enfermé dans sa chambre, craint par ses proches, nourri par sa sœur... Nous découvrons l'évolution du comportement de sa famille, vis-à-vis de lui, qui subvenait à leurs besoins jusqu'à maintenant.
J'en ai apprécié l'écriture et trouve intéressant de se pencher sur les interprétations que peuvent avoir cette métamorphose et le changement qu'elle engendre sur cette famille. Un déséquilibre malsain laisse la part belle à ses proches, maintenant que lui n'a plus la possibilité de vivre sa vie. Dans l'ensemble, j'en ressors avec de la tristesse pour Gregor et peu de sympathie pour ses parents et sa sœur. J'ai apprécié que l'histoire reste en tête, qu'elle continue à interroger sur le comportement de chacun•e, même une fois la dernière ligne lue.
Dans la colonie pénitentiaire - L'officier est prompt à décrire, au voyageur, l'appareil qui va ôter la vie au condamné. Comme le voyageur, nous apprenons peu à peu le simulacre de justice qui semble tant plaire à l'officier qui essaie de le convaincre de son bien-fondé. Une torture prévue pour durer douze heures, une procédure que l'officier veut à tout prix défendre, quand bien même il semble être le seul. Le principe selon lequel je tranche est que la culpabilité ne fait jamais de doute. Peut-on vraiment appeler cela une justice ?
Une nouvelle que je ne connaissais pas du tout. Elle porte, entre autres choses, sur la peine de mort et la justice. Comme la précédente, elle est assez étrange, autant dans l'évolution de l'intrigue que dans sa chute. C'est assez singulier à lire. Intéressant, mais singulier. Une nouvelle plus courte que la première.
Ma première découverte des écrits de Franz Kafka se fait avec ces deux nouvelles. Sur la quatrième de couverture, il est écrit : Kafka, maître de l'humour noir, de l'absurde et du grotesque [...] et je ne peux qu'être d'accord avec cela, au vu de l'atmosphère particulière qui se dégage de ces textes. Ce n'est pas très joyeux, c'est assez étrange... Ça a aussi un côté très intriguant dans les intentions de l'auteur. C'est assez spécial, mais j'ai apprécié. Si vous avez des titres à me conseiller, n'hésitez pas !
En quelques mots...
Métamorphose | Famille | Quotidien ・ Exécution | Conviction | Justice
J'apprécie moins les nouvelles, mais je suis ravie qu'elle t'ait plu :)
RépondreSupprimerMerci ;)
SupprimerJe n'ai jamais lu de livres de Kafka, mais je serais curieuse de découvrir ce qu'il fait :)
RépondreSupprimerN'hésite pas ;)
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