Nous rêvions juste de liberté d'Henri Loevenbruck

Providence, hors du temps et de l'espace.

À peine sorti de l'enfance, à l'heure des premiers émois et des premières désillusions, Hugo, dit Bohem, rencontre une bande avec laquelle il se lie de manière indéfectible. Plus qu'amis, ils seront frères et, ensemble, ils vont former un clan avec un maître-mot : être libres.

Mus par ce besoin irrépressible, ces rêveurs intrépides vont entreprendre une traversée du pays dans une quête initiatique semée d'épreuves, d'excès et de bonheurs. Guidant leur devoir d'insoumission, trois valeurs tutélaires : loyauté, honneur et respect.

Les idéaux résisteront-ils à la réalité ?

Nous rêvions juste de liberté d'Henri Loevenbruck

Éditions J'ai Lu, 2022 - 493 pages - exemplaire offert (8,90 €)

Avertissement (Trigger Warning):

Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez.

Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.

⇾ drogue - alcool - violence - overdose - arme à feu - mort

Henri Loevenbruck.

Voilà un auteur que j'avais hâte de découvrir et en particulier avec ce titre-ci (dont la première parution date de 2015, chez Flammarion). Le côté "amitié forte" me tentait autant que la traversée du pays annoncée dans le résumé. L'auteur est aussi reconnu et apprécié pour ses thrillers et ses romans de fantasy. Une diversité qui me rend curieuse de découvrir d'autres livres de sa bibliographie, vu la qualité de Nous rêvions juste de liberté.

"Parce qu'en vrai Oscar avait raison, on nageait dans la merde depuis le jour de notre naissance, et il n'y avait pas un seul enfoiré pour nous jeter une bouée de sauvetage, et c'était fatigant, à force, de faire semblant de croire encore à quelque chose."

Amitié & road trip à moto.

Hugo, aka Bohem, n'y croirait sans doute pas, mais je vous assure qu'il a un sacré talent de conteur. Pour parler de la naissance et de l'intensité de son amitié avec la bande à Freddy, à l'adolescence - du quotidien dans la débrouille, les emmerdes, les embrouilles, la violence et les désillusions familiales. Il nous transmet aussi bien les quelques moments de fierté, que ceux de colère et de besoin de liberté. Il nous transmet ce truc, cette évidence, qu'il a d'aller au front pour les autres, de les suivre n'importe où... Même si d'autres restent derrière, par choix ou non. Quand il est temps pour eux de prendre la route, les mois défilent, entre rencontres et soirées improvisées. Là encore, ce n'est pas de tout repos, mais ils ont toujours pu compter les uns sur les autres, non ?

"On commençait à avoir la peau sacrément brûlée par le soleil et ça sentait pas vraiment la rose toutes ces journées sans se laver, sans se changer, mais, bon sang, on s'en foutait, on était pas sur la route pour embaumer la planète, les pirates qui sentent bon c'est pas des vrais pirates, et plus on se trouvait sales plus on se trouvait beaux, comme aventuriers, avec la peau qui tire et la crasse qui fait ressortir les rides du sourire."

Amitié et liberté sont le leitmotiv de la vie d'Hugo, personnage ô combien attachant, tellement droit dans ses bottes, même si c'est à sa manière... Les dernières pages se tournent avec un gros pincement au cœur et l'épilogue n'arrange en rien. Ce fut une lecture très prenante, pas loin de cinq cents pages qui se dévorent.

En quelques mots...

Providence | Amitié | Road trip | Moto | Quête | Honneur