Karma's a Witch de Charlie Morrighan

27 oct. 2024


Karma's a Witch de Charlie Morrighan
Autoédité, 2023 - 289 pages - 15 €


Avertissement (Trigger Warning) présent sur le site de l'autrice :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
deuil - avortement
j'y ajoute : évocation de harcèlement de rue et de crise d'angoisse

Ça fait trois jours que je mange des conneries et regarde des films, à déprimer parce que ma meilleure amie vient de me larguer. « Je ne te veux plus dans ma vie ». Par email, en plus ! À force d’avoir passé des heures devant Les Ensorceleuses et Charmed, je tente un rituel que j’ai trouvé sur un blog à deux heures du matin. Je ne peux pas me sentir plus mal, alors pourquoi pas ? Je lance le sort pour retrouver de la tendresse dans ma vie. De toute façon, la magie, ça n’existe pas. Mais contre toute attente, il marche et je fais apparaître un étrange chaton dans mon salon ! Mes tantes m’apprennent alors que je suis une sorcière.

Je rentre à Wolfsbane Hills, petite bourgade où j’ai grandi et commence mon apprentissage de la magie. Problème ? Le chat me parle sur le trajet et mes tantes sont persuadées qu’il ne s’agit pas vraiment d’un chat. Cerise sur le gâteau ? Je revois mon amour d’enfance, Matt, celui avec qui je pensais finir ma vie. À ce jour, il ne sait pas pourquoi je suis partie du jour au lendemain. En plus, il est terriblement beau !

Entre l’apprentissage de la pratique de la magie et mes retrouvailles avec Matt, je ne sais pas si mon cœur va tenir pour la durée de mon séjour...


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Conseils entre lecteurices !
Sur Livraddict, j'ai une liste qui me sert d'aide-mémoire lorsque un•e lecteurice en particulier me donne envie de découvrir un roman. Il s'avère que j'ai vu passer Karma's a Witch sur Discord, présenté par JujuDS, et qu'elle m'a donné envie de le découvrir. Il avait toute sa place en lecture pour le PAC et ma grande sœur a eu la bonne idée de me l'offrir ! Il est parfait pour "Take care of cinnamon homes ", correspondant à 100% des mots-clés.


Doux et magique, un bon moment cocooning.
Quel bonheur, ce genre de lecture doudou ! Cela ne veut pas dire que certains sujets ne font pas mal au cœur ou que les personnages sont lisses, je le souligne. Ils sont d'ailleurs plutôt attachants, principal comme secondaires. Finalement, je regrette simplement qu'il y ait quelques couacs de mise en page et coquilles.

"A chaque fois que je fais de la magie, je ressens cette vague de bien-être, comme si après toutes ces années, j'étais enfin rentrée à la maison."


Karma est une jeune femme de 27 ans vivant à New York. Une rupture amicale soudaine la fait se morfondre devant des séries et films réconfortant•e•s et tenter un "sort d'invocation de tendresse". Elle ne s'attendait sans doute pas à voir sortir de son chaudron un chat qui parle... Il lui faut du repos ! Direction Wolfsbane Hills, chez ses tantes qui l'ont élevée. Du repos, vraiment ? Karma découvre qu'elle est une sorcière ! Place aux rituels, cérémonies, invocations & co. Mais toute cette histoire familiale et magique n'est pas la seule préoccupation de la jeune femme. Karma retrouve son ami d'enfance, qui a aussi été son premier grand amour, qu'elle a quitté sans lui donner d'explication... Le charmant Matt, qui la pousse à retrouver un peu plus de légèreté dans la vie.

Magie, amour... et automne. L'autrice nous met parfaitement bien dans le mood de la saison. Samhain et Halloween, boissons chaudes & pâtisseries sont au rendez-vous. On se retrouve à La Tasse Fumante pour y manger une part de carrot cake et bien d'autres gourmandises ?

"Un souffle léger traverse les rues, apportant avec lui une symphonie d'odeurs automnales. L'air est chargé du parfum de feuilles mortes, de citrouilles épicées, de bois brûlant dans les cheminées."

Bon à savoir :
L'autrice a un site et une boutique, dans laquelle nous pouvons directement acheter ses romans ; ICI. Est-ce que j'ai envie de craquer pour Un hiver à Mystic Haven, parfait pour le Cold Winter Challenge ? Absolument !

Lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge
Automne douceur de vivre - Take care of cinnamon homes 
(automne - tendresse - foyer - famille - singularité - cozy - gourmandise)

La promesse d'Avalon, tome 1 : Une âme pour une âme de Lise Syven

25 oct. 2024


La promesse d'Avalon, tome 1 : Une âme pour une âme de Lise Syven
Éditions Flammarion, 2024 - 480 pages - 19,90 €

• service presse •


Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
mort - violence

Gwen effleure la lame de la main, elle est désormais la gardienne de la légendaire Excalibur. En sa possession, elle devient invincible. Encore faut-il apprendre à maîtriser ses pouvoirs...

Alors que des forces maléfiques bouleversent son quotidien de lycéenne sans histoires, Gwen doit s’allier à Tristan, un démon aussi irrésistible qu’insupportable. Si elle a pour mission de protéger l’épée, le démon n’aspire qu’à retourner aux Enfers. Elle se passerait bien de lui s’il n’y avait ce pacte qui les dépasse. Un pacte qui unit leurs âmes pour toujours.


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Lyse Syven.
Si je découvre tout juste le travail de l'autrice avec ce premier tome de La promesse d'Avalon, c'est loin d'être sa première publication ! Elle est notamment connue pour la trilogie La balance brisée (Castelmore, 2014).


Plusieurs enjeux et une quête.
Gwen savait qu'elle était sorcière comme sa mère, mais c'est quand celle-ci se sacrifie pour elle qu'elle découvre réellement l'ampleur de leur histoire familiale. Un sacrifice qui lit désormais la jeune femme de dix-huit ans à un démon redoutable... Mais Gwen est déterminée à faire revenir sa mère, quitte à se mettre en danger et à repousser une quête importante. Différentes forces retorses semblent prêtes à la manipuler pour arriver à leur fin. Reste à savoir si elle sera de taille à les affronter. Le démon lui-même est déterminé à se venger de ses ennemis personnels et à reprendre sa place. Mais il devra faire avec ce lien qui l'attache à Gwen.

"Gwen venait de le découvrir, il y avait sous la douleur du deuil, une colère vibrante tricotée avec un sentiment d'injustice féroce qui réclamait une riposte. Le démon qui l'avait tuée - qui l'avait privée de sa mère ! - reviendrait finir le travail. Elle aurait l'occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce..."

Quand la légende arthurienne inspire...
Niveau fantasy et mythologie, l'univers arthurien n'est pas le seul évoqué, la mythologie grecque, ainsi que Lucifer & co le sont aussi. Un mélange d'univers, assumé, qui m'a semblé parfois too much. On ne va pas se mentir, en commençant cette saga, j'étais dans l'idée d'y trouver un univers ultra développé autour d'Excalibur, d'Avalon et Viviane. Alors peut-être que mon sentiment mitigé en refermant le livre vient en partie de là.

"[...] Tout ce que ce monde compte de légendes possède un fond de vérité. Les êtres célestes arborent différentes formes en fonction des époques et des religions. Appelle-les comme tu veux : des anges, des dieux, des démons, des djinns... Au final, les puissances demeurent et s'affrontent, créant le chaos et le renouveau. Le Mal est assigné aux profondeurs des Enfers et les autres, ma foi, se réservent l'Éther, le Paradis, l'Olympe... Peu importe le nom."

Mais il y a eu d'autres petits couacs qui a fait que le schmilblick n'a pas fonctionné avec moi. J'ai trouvé à ce début de saga une vibe à la Twilight (Stephanie Meyer) et aux Étoiles de Noss Head (Sophie Jomain). Mais au contraire de ces dernières, qui ancrent bien l'histoire dans une ville, un lieux, là j'ai eu l'impression d'être un peu partout et nulle part - entre l'école et la maison sans grande autre explication. De plus, je n'ai pas été spécialement sensible à l'attraction entre les personnages principaux - qui se tournent autour du début à la fin...

Je ne dis pas que je ne suis pas du tout curieuse de la suite, mais je ne sors pas pleinement convaincue de ce premier tome. Cela dit, j'ai tout de même bien apprécié la plume de l'autrice, alors pourquoi pas la lire dans un autre genre - sa romance de Noël YA paru chez Scrineo cette année me tente bien par exemple.

Roman graphique & bande dessinée pour faire descendre ma PAL !

22 oct. 2024

Toujours dans l'idée de faire baisser ma pile à lire, je me suis dit qu'il serait sympathique de mettre le nez dans les romans graphiques et BD qui y trainent... parfois depuis quelques mois, parfois depuis à peine quelques jours. Au bout du compte, de chouettes lectures, un coup de cœur et moins 5 livres dans ma PAL !

PS : toutes les photos de cet article ont été retouchées avec un filtre sur PhotoDirector.



Des Souris et des Hommes de John Steinbeck
Illustré par Rebecca Dautremer
Éditions Tishina, 2020 - 420 pages - 37 €

VO : Of Mice and Man (1937)
Traduit par Maurice-Edgar Coindreau



Avertissement (Trigger Warning) :
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propos raciste - arme à feu - violence - mort

États-Unis, 1937 : John Steinbeck publie un court roman qui deviendra un chef-d'œuvre de la littérature, mondiale. Des Souris et des Hommes, c’est l’histoire de George et Lennie, deux saisonniers qui voyagent à travers la Californie, rêvant d’une vie meilleure. Une histoire magnifique, qui nous raconte l’amitié, l’espoir mais aussi la cruauté des hommes, et qui a profondément ému des millions de lecteurs.

France, 2020 : Rébecca Dautremer adapte ce grand classique dans un incroyable roman graphique. Pour cette deuxième collaboration avec les éditions Tishina, après Soie il y a quelques années, elle renouvelle brillamment son univers et sa palette, et pousse plus loin que jamais son talent. Un dialogue intense entre le texte intégral de Steinbeck et l’univers artistique de la plus célèbre des illustratrices françaises.

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Lennie, présenté comme un "homme énorme, à visage informe" avance au côté de George, décrit comme "petit et vif", direction un ranch où ils vont travailler pour espérer mettre un peu d'argent de côté pour réaliser leur rêve ; s'installer dans une petite maison rien qu'à eux, y vivre entourés d'animaux, sans patron. Mais Lennie a tendance à faire des bêtises. Pas par méchanceté, ça tout le monde est prêt à l'admettre, mais des bêtises qui obligent George a resté vigilent, à lui répéter d'être prudent. Surtout que le fils du patron semble l'avoir pris en grippe et que sa femme ne cesse de rôder dans le baraquement...

Des Souris et des Hommes est, à ce jour, le seul roman de Steinbeck que j'ai lu - en 2017. Cette version illustrée par Rebecca Dautremer a été l'occasion de relire cette histoire si marquante. L'amitié à la fois bancale et solide de George et Lennie me touche toujours autant, jusqu'à cette fin qui m'a, une fois de plus, tristement brisé le cœur. En termes d'objet livre c'est une petite pépite, de sa mise en page aux illustrations et couleurs. 

Bon à savoir :
Karine Giebel propose une revisite moderne de ce classique avec son roman Glen Affric (Plon, 2021).

Lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge
Automne douceur de vivre - Je crois bien n'avoir songé qu'à vous seule
(orgueil - préjugé - amour - célibat - classique - sarcasme - verve - satire)


💙 💚 💛 💜



Colorado Train d'Alex W. Inker
Éditions Sarbacane, 2022 - 256 pages - 29 €

D'après le roman de Thibault Vermot


Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
⇾ violence - grossophobie - cadavre - suicide - drogue & alcool - arme à feu - guerre

Milieu des années 1990, une ancienne ville minière écrasée de toutes parts par les montagnes rouges du Colorado. C'est dans cette Amérique " profonde ", oubliée dans une décennie de prospérité économique, que grandit Michael, un ado paumé style skateur cheveux mi-longs baggy hoody et converses. Il y a aussi Durham, le gamin SDF accro au crack ; le gros Don, qui s'efforce d'échapper aux brutes du collège ; et, bien sûr, Suzy, la rebelle androgyne, toujours un coquard au coin de l'oeil laissé par son shérif de père. Mais la vie est belle parfois, entre le skate l'école, buissonnière, les rêves, les premières fois, de l'amour aux bières, tout ça sous le soleil cuisant de juillet... Jusqu'au jour où un gosse de la ville qui avait disparu est retrouvé à moitié dévoré. Aussitôt, les quatre potes décident d'enquêter. Dans l'ombre, le tueur - la Chose ? - les regarde s'agiter. Et bientôt les prend en chasse.

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Alex W. Inker a adapté en BD le roman de Thibault Vermot, sorti en 2017 chez Sarbacane. Il a parfaitement su mettre en images ce roman dont on retrouve l'ambiance et l'esprit à chaque page, en noir et blanc. D'ailleurs, mention spéciale au résumé (trouvé sur le site de la ME) qui est absolument génial et représentatif. Petite ville, cave, voie ferrée et château d'eau, enfants et ados, amitié... Le roman développe davantage le tout, mais cette version BD - avec ces différences - m'a tout de même beaucoup plu aussi.

Rien de mieux qu'une bagarre avec la petite frappe de l'école et sa bande pour former de nouvelles amitiés... Mais quand ladite petite frappe disparaît et que son cadavre (ou ce qu'il en reste) est retrouvé, cela devient tendu. À cause de leur curiosité, la bande de Michaël va attirer l'attention... et quand l'un d'entre elleux disparaît à son tour, c'est tous•te les autres qui foncent bille en tête, quitte à frôler la mort de près. 

Bon à savoir :
• A la fin, un QR code mène à une playlist de l'auteur.
• On retrouve les personnages dans le roman Dark Glory, sorti cette année, toujours chez Sarbacane. 


💙 💚 💛 💜



Lore Olympus, tome 4 de Rachel Smythe
Éditions Hugo & Cie (BD), 2023 - 360 pages - 24,95 €

Traduit par Robyn Stella Bligh



Mise en garde de Rachel Smythe, au début du livre :
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⇾ Lore Olympus aborde régulièrement des thèmes de maltraitance physique
ou psychologique, de traumatisme sexuel et de relations toxiques.

Risque de spoiler si vous n'avez pas lu les tomes précédents.
L’HEURE DES CHOIX ET DES CONFRONTATIONS A SONNÉ !
L’Olympe est officiellement en train de perdre pied : Menthé est violente envers Hadès, Héra et Zeus ont des problèmes de couple qui impactent tous les dieux et Arès débarque et ne trouve rien de mieux à faire que d’aller réveiller la colère de Perséphone… Au milieu de ce chaos, Hadès et Perséphone réussissent tout de même à se retrouver pour faire le point sur leur relation. Vont-ils enfin s’avouer leurs sentiments ? Apollon de son côté harcèle Perséphone et arrive enfin à se retrouver seul à seul avec elle : un affrontement difficile va se jouer. Perséphone va-t-elle en sortir indemne ?
Ce quatrième volume met l’accent sur les confrontations nécessaires et délicates qui régissent les relations et permet de nous montrer que les bons choix sont souvent les plus difficiles à faire. Hadès et Perséphone sauront-ils trouver leur voie ? L’interprétation ingénieuse de ce conte intemporel est devenue un classique moderne !

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Alors que la sortie du septième volume est prévue pour novembre, j'ai mis le nez dans le quatrième. J'essaie de les trouver d'occasion, donc j'avance vraiment petit à petit, mais toujours avec plaisir, dans cette réécriture moderne et graphique de l'histoire d'Hadès et Perséphone. Les couleurs sont toujours très marquées ; rose, bleu, jaune, vert. Cela fait partie intégrante de ces livres.

Entre les problèmes de couple d'Héra et Zeus, ainsi que les sautes d'humeur et les tromperies de ce dernier, il y a de quoi faire ! Cela dit, ce n'est clairement pas ce que j'ai préféré dans ce tome. J'ai aimé que l'autrice approfondisse des sujets importants, tels que les retombées psychologiques de l'agression sexuelle qu'a vécue Perséphone par Apollon - qui continue d'ailleurs de la harceler. Il fallait parler de cela, davantage s'y attarder et c'est chose faite. La Déesse du printemps doit également gérer ses sentiments pour Hadès actuellement en couple avec Menthé... Là encore, j'ai aimé les choix de l'autrice quant à l'évolution de leur relation - ainsi que toutes les discussions qu'iels ont. Ladite relation est aussi malmenée par cette histoire de "déesse de la virginité éternelle". Forcément, Perséphone doute de pouvoir continuer longtemps dans cette voie, surtout que certains ont l'air d'en savoir plus long qu'elle sur sa véritable nature... J'espère trouver bien vite le tome 5 d'occasion !


💙 💚 💛 💜



Les Petites Reines de Magali Le Huche
Éditions Sarbacane, 2023 - 160 pages - 25 € 

D'après le roman de Clémentine Beauvais



Avertissement (Trigger Warning) :
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⇾ grossophobie - harcèlement - guerre - évocation du cancer

À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le « concours de boudins » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée, le 14 juillet. L’été des « trois Boudins » est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l’Élysée !!! Et tant qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de boudin, tiens ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres !!! Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s’invitent dans ses châteaux et ses bals, au fil de leur odyssée. En vie, vraiment.

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Quel bonheur de retrouver Astrid, Hakima et Mireille ! Ma lecture du roman de Clémentine Beauvais remonte à sa sortie, en 2015, en faire une relecture grâce à cette adaptation en BD par Magali Le Huche fut un plaisir. C'est un bonbon, cette histoire et pourtant, on y parle de choses pas toujours très rigolotes...

Les trois adolescentes ont été nommées boudin d'or, de bronze et d'argent à un concours (ignoble) organisé par un mec (complètement c**) de leur école. Elles ne se connaissaient pas, mais il faut croire que ça force l'amitié, ce genre de gloire... Et pour souder cette nouvelle complicité, quoi de mieux qu'un périple à vélo de Bourg-en-Bresse (où elles habitent) à Paris (où elles veulent s'incruster à la Garden Party de l'Elysée) ! Toutes les trois ont des raisons différentes de vouloir s'y rendre, mais une même détermination farouche, et cela attise la curiosité des médias qui suivent leur avancée.

Aimant lire des road-trip, j'ai aimé (re)vivre toutes ces étapes à leur côté. J'ai aimé retrouver Mireille et sa répartie aussi drôle que cinglante pour réconforter, encourager ou moucher son interlocuteur•trice. Et j'ai aimé voir ses doutes, aussi. J'ai aimé que Kader les accompagne (le frère d'Hakima) et tous les sujets que cela amène sur le tapis - en particulier le handicap. J'ai aimé le coup de crayon coloré et frais de Magali Le Huche. J'ai aimé l'humour et les moments plus touchants. Une très sympathique lecture, que je vous recommande.


💙 💚 💛 💜



Racines de Lou Lubie
Éditions Delcourt, 2024 - 216 pages - 25,50 €



Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
harcèlement (scolaire et de rue) - dysmorphophobie - sexisme - racisme

Rose est tiraillée entre deux cultures : celle à laquelle elle voudrait appartenir, et celle que ses cheveux crépus trahissent. De coiffure en coiffure, elle sera prête à tout pour se conformer à une société qui rejette la différence.

Au fil de sa quête d’identité, Rose va devoir se confronter aux discriminations sexistes et racistes, à l’Histoire qui lui a donné ses racines métissées, et, finalement, à elle-même.

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Sur le site de l'autrice/illustratrice, ce livre est présenté comme "Entre récit de vie et enquête, une BD sur l’acceptation de soi et de ses origines." Lou Lubie précise également que ce n'est pas une histoire autobiographique, mais que c'est un sujet qu'elle connaît et qui la concerne - elle a du faire du chemin pour accepter la nature de ses cheveux, comme Rose le personnage de la BD. Une jeune fille, créole à la peau blanche et aux cheveux crépus, qui grandit en associant la beauté aux cheveux lisses censés être la norme. C'est violent de se construire en se sentant obliger de renier une partie de soi. De l'Île de la Réunion à Paris (où elle va habiter pour ses études), nous suivons Rose et ses remises en question.

Question culture, ce fut une lecture intéressante et enrichissante. Ne partageant pas les mêmes origines que Rose, j'ai appris plein de choses - que ce soit sur la vie à l'Île de la Réunion, la culture & co ou l'Histoire avec un grand H, concernant l'histoire des cheveux. Lou Lubie documente très bien le récit. Elle y parle aussi de l'œil que porte la société sur ce sujet, un œil qui varie en fonction de l'apparence - cheveux frisés/crépus ou lisses, courts ou longs. De ce fait, elle évoque comment est perçu la féminité des femmes en fonction de ces critères.

Question cheveux texturés, je me suis reconnue dans quelques situations pas toujours plaisantes... La pluie et l'humidité qui ruinent des cheveux lissés pendant des heures, les passages désastreux chez le coiffeur, les remarques différentes de mes camarades de classe en fonction de ma coupe du jour (bouclée ou lissée)... C'est très libérateur d'apprendre à accepter sa nature de cheveux, d'apprendre à en prendre soin (en essayant de ne pas y passer une journée). Bref, mes boucles et moi avons eu un coup de cœur pour cette BD !

Pour les plus jeunes, la BD Frizzy de C. A. Ortega & R. Bousamra est une bonne première approche sur le sujet.

Autopsie, tome 1 : Le Sacrificateur de Tracqui, Antiga, Follini & Guistoliano

19 oct. 2024


Autopsie, tome 1 : Le Sacrificateur
Tracqui, Antiga, Follini & Guistoliano
Éditions Oxymore, 2024 - 64 pages - 15,95 €

• service presse •


Avertissement (Trigger Warning) :
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⇾ autopsie - cadavre - amputation - arme blanche - secte

DES MEURTRES ATROCES, UN RITUEL DÉMENT, UNE JEUNE LÉGISTE À LA DÉRIVE : ENTRE SANG ET GLACE, UNE ENQUÊTE AUX TRÉFONDS DE LA FOLIE.

Göteborg, peu avant Noël. Jennie Lund, une jeune médecin légiste sans expérience, se retrouve malgré elle au cœur d’une enquête glaçante sur une série de crimes atroces. À mesure que les meurtres se succèdent, le mystère s’épaissit : l’assassin frappe-t-il au hasard, ou existe-t-il un lien insoupçonné entre les victimes ? Pourquoi son mode opératoire reproduit-il le cérémonial du blót, le sacrifice de sang en vigueur avant l’arrivée du christianisme ? Et pourquoi l’oncle de Jennie, ce policier d’élite censé mener l’enquête, s’acharne-t-il à brouiller les cartes ?

Une plongée dans les ténèbres sur fond de rites néo-païens et de non-dits familiaux, dans la plus pure tradition des polars scandinaves.


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Premier album d'une série de trois.
D'après la quatrième de couverture, deux autres albums devraient suivre ce premier et je peux vous dire que je serai au rendez-vous ! De base, ce n'est pas le style d'illustrations que je préfère, mais ça colle parfaitement avec le genre de cette BD - thriller. Genre que j'ai, jusqu'ici, très peu lu dans ce format d'ailleurs.


Un thriller suédois prenant et efficace, format BD.
En préparant cette chronique, je me suis rendu compte que le résumé en dévoile quand même beaucoup sur l'histoire... Je suis contente de ne pas l'avoir relu juste avant de m'être plongée dans la BD. Cela m'a permis d'enchaîner les pages, de la lire d'une traite, intriguée que j'étais par le mystère de ses meurtres barbares, par le comportement étrange du directeur d'enquête et par le pourquoi de l'interview qu'accorde Jennie au début. Une interview prétexte à nous faire découvrir comment la vie de la jeune médecin légiste est partie en vrille.

L'histoire se déroule en Suède - avec ses procédures judiciaires, son histoire, son folklore et sa mythologie. J'ai beaucoup aimé cela, malgré la noirceur du récit. Il n'est pas difficile de s'attacher à Jennie, dont nous suivons le parcours tourmenté (entre autres) par une autopsie qu'elle n'était même pas censée faire. Elle se retrouve impliquée dans les investigations alors que son oncle, directeur d'enquête, lui fait clairement comprendre qu'il ne veut pas d'elle sur cette affaire, quitte à la menacer physiquement... Pourquoi ? Et quel est le lien entre les victimes ? Car l'homme autopsié par Jennie n'est pas le seul à avoir subi une mort particulièrement atroce ! 

Nous avons droit à quelques bons personnages secondaires (quelques petits détails nous sont chaque fois donnés pour leur donner un peu d'épaisseur) et à une intrigue prenante. Reste à savoir si nous aurons davantage d'explication concernant l'ultime page dans les albums suivants ou si nous restons sur cette fin, qui laisse supposer que le danger guette encore Jennie.

Une BD idéale à lire en automne (pour son côté creepy) ou en hiver (l'intrigue se déroule en décembre).


Soufre de Nicolas Druart

17 oct. 2024


Soufre de Nicolas Druart
Éditions HarperCollins, 2024 - 394 pages - 21,50 €

• service presse •



Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
⇾ maltraitance - séquestration - mort - agression sexuelle - violence - sang - arme blanche - harcèlement - feu

L’Homme-Allumettes.
L'Homme-Allumettes...
Répétez trois fois son nom
et il apparaîtra pour se venger.

Cette légende urbaine, le capitaine Antoine Aubert n’y accorde aucun crédit. Mais lorsqu’il hérite du meurtre filmé de deux adolescentes, ses certitudes vacillent. Celui-ci défie toutes les lois de la physique : dans une cabine du téléphérique toulousain, perchée à cinquante mètres au-dessus du vide, l’Homme-Allumettes semble surgir de nulle part. Seule une odeur de soufre persiste dans l'air.
L’affaire prend des proportions vertigineuses quand une youtubeuse consacre une vidéo à cette histoire horrifique et que des milliers de personnes réalisent l’invocation. Et, pour ne rien arranger, des phénomènes étranges se déroulent à la fête foraine de la ville.
Une question primordiale demeure cependant : comment traquer un individu qui a plus de traits communs avec un fantôme qu’avec un être humain ?


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Nicolas Druart.
Si vous n'avez jamais lu cet auteur de thriller et que vous êtes amateur•rice du genre, foncez ! L'Enclave (2021) et L'Instinct (2023) sont probablement mes préférés, mais Cinabre (2022) était prenant à lire également. Déjà présent dans ce dernier, nous retrouvons le capitaine Antoine Aubert (et son équipe) dans Soufre.

L'auteur fait aussi un clin d'œil à ses autres romans, ce qui me donne d'autant plus envie de lire les deux que je n'ai pas encore découverts (Jeu de dames & Nuit blanche).


Légende urbaine, réseaux sociaux & enquête policière.
Une créatrice de contenus, gothique et spécialiste des légendes urbaines, et Omar, son voisin. Une jeune cartomancienne de onze ans, qui ne trouve pas sa place parmi les forains qui la voient comme une sorcière. Un capitaine de police face à une affaire qui semble frôler le surnaturel...

"Comment a-t-il fait ?
Cette question lancinante avait dépassé le stade de l'obsession, elle était devenue comme une masse palpable, une tumeur qui semblait compresser sa boite crânienne et écraser sa matière grise, troublant sa lucidité, son raisonnement." 

Si le prologue annonce la couleur, les premiers chapitres nous font rencontrer les personnages importants de l'histoire peu à peu, sans clairement établir de lien entre elleux. Iels finissent bien entendu par se croiser, se toiser, discuter, se tourner autour... Se laisser porter, et être attentif•ve à tous les détails donnés, est important quand on lit un roman de Nicolas Druart. L'auteur sait nous tenir en haleine et, même en m'attendant à tout, il arrive toujours à me surprendre - me faire retenir ma respiration le temps de quelques pages, incertaine de la conclusion à en tirer avant qu'il ne m'éclaire par quelques sombres révélations et retournements de situation... Âme sensible, s'abstenir ! Sanglant et violent, ce thriller met en scène quelques personnages cauchemardesques, parle de notre société et montre certains aspects peu réjouissants des réseaux sociaux.